Un nouveau rapport publié aujourd’hui par PwC étudie les conséquences des trois vagues d’automatisation qui auront lieu d’ici les années 2030 et leurs effets sur l’emploi. Comment caractériser ces 3 vagues identifiées par le biais de cette enquête et quelles sont les réactions à prévoir. L’enseignement et la reconversion professionnelle seront à l’évidence des éléments essentiels pour aider les travailleurs à s’adapter aux vagues d’automatisation.
Cette étude a analysé les tâches et les compétences liées aux emplois de plus de 200 000 travailleurs dans 29 pays afin d’évaluer l’impact potentiel de l’automatisation sur des travailleurs de sexe, d’âge et de niveau d’éducation divers dans différents secteurs industriels.
En moyenne, dans les 29 pays étudiés, la proportion d’emplois exposés à un risque potentiellement élevé d’automatisation est estimée aux alentours de 3 % seulement au début des années 2020, mais s’élèvera à presque 20 % à la fin de la décennie, avant d’atteindre 30 % environ au milieu des années 2030.
Les trois vagues successives d’automatisation ont été identifiées comme suit: la vague des algorithmes, la vague d’augmentation et la vague d’autonomie.
La vague des algorithmes est déjà bien entamée et implique une automatisation des analyses de données structurées et des tâches numériques simples, comme l’établissement de scores de crédit. Cette vague d’innovation pourrait arriver à maturité au début des années 2020.
La vague d’augmentation est aussi entamée, mais parviendra probablement à maturité complète plus tard dans les années 2020. La vague d’augmentation est axée sur l’automatisation des tâches répétitives et des échanges d’informations, ainsi que sur les développements ultérieurs de drones aériens, de robots dans les entrepôts et de véhicules semi-autonomes.
Au cours de la troisième vague d’autonomie, qui pourrait arriver à maturité au milieu des années 2030, l’IA sera de plus en plus capable d’analyser des données provenant de sources multiples, de prendre des décisions et d’entreprendre des actions physiques sans ou avec peu d’intervention humaine. Durant cette phase, les véhicules entièrement autonomes sans conducteur pourraient, par exemple, se déployer à grande échelle dans tous les secteurs de l’économie.
Selon l’enquête, davantage de femmes pourraient être affectées initialement par l’essor de l’automatisation (par exemple dans les fonctions administratives), tandis que les hommes sont plus susceptibles d’en ressentir les effets dans la troisième vague, au milieu des années 2030. Ceci est dû aux types de tâches qui sont plus sujettes à l’automatisation et aux profils actuels d’emploi par sexe et par secteur.
Des créations d’emplois devraient largement compenser les pertes, à condition que des investissements accrus soient consacrés à la reconversion professionnelle.
John Hawksworth, chief economist chez PwC et co-auteur de l’étude commente : « Nos estimations se basent principalement sur la faisabilité technique de l’automatisation. Une autre analyse que nous avons réalisée suggère que les pertes d’emplois liées à l’automatisation sont susceptibles d’être largement compensées à long terme par de nouveaux emplois. Ceux-ci résulteront de l’économie plus large et plus riche que ces nouvelles technologies auront rendue possible. Contrairement à certaines prédictions, nous ne pensons pas que l’automatisation générera davantage de chômage technologique de masse d’ici les années 2030 qu’elle ne l’a déjà fait ces dernières décennies, depuis le début de la révolution numérique. »
Source : PwC – ‘Workforce of the Future’