Les sentiments (très) mitigés des syndicats face à la réforme du travail.

Même si elles reconnaissent quelques mesures positives parmi lesquelles la modération des prix de l’énergie et l’augmentation du pouvoir d’achat avec un focus sur les bas revenus, les organisations syndicales restent très critiques face à la réforme du marché du travail élaborée à la hâte par le gouvernement. Résumé rapide de ce premier tir de barrage de la CSC et de la FGTB.

La CSC relève que l’approche concernant la réintégration des malades de longue durée n’est pas la bonne.

« Elle stigmatise les travailleurs malades. Rien n’est fait pour remédier à la source du problème, à savoir ‘le travail infaisable’. Quant aux conséquences, à savoir la mise en route d’une machine à licencier parce que les employeurs ne consentent pas assez d’efforts pour fournir un travail adapté, elles sont tout simplement passées sous silence. Au final, ce seront les personnes qui sont trop malades pour remplir un questionnaire qui devront payer la note.
Même chose pour les courtes périodes de maladie : les travailleurs des PME devront fournir un certificat médical pour une journée de maladie alors que les travailleurs des grandes entreprises en seront dispensés. Or, c’est précisément dans les entreprises où les contacts entre l’employeur et le travailleur sont les plus étroits que la confiance fait défaut. C’est de la discrimination. Pourtant, n’est-ce pas précisément les dirigeants des PME qui brandissent constamment l’argument du lien de confiance avec leur personnel pour écarter la concertation structurée de leur entreprise ?
Les tentatives désespérées d’imposer le travail de nuit aux travailleurs du e-commerce, sans passer par la concertation sociale, sont également remises à l’ordre du jour.’

Tout aussi incompréhensible selon le syndicat chrétien: « malgré l’avis unanime des interlocuteurs sociaux, le gouvernement manque ici une occasion de mettre fin aux dérives qu’a entraîné la dispense de paiement de cotisations pour les premiers recrutements. Il ne nous reste qu’à espérer que la nuit fut simplement trop courte et que le gouvernement s’attellera sérieusement à cette problématique dans la réforme fiscale qui est annoncée. Car sanctionner les malades de longue durée tout en ménageant les plus forts ne fait que renforcer le mécontentement face à une injustice inacceptable. Viser les plus faibles sur le marché du travail et choyer les plus forts au moyen de mesures fiscales témoigne en réalité d’une très grande distance avec la réalité du simple citoyen. »
Enfin, le syndicat regrette que le flou ne soit toujours pas levé en ce qui concerne l’assimilation des jours de chômage temporaire (en 2021) pour les vacances annuelles (en 2022), malgré la demande unanime formulée par les interlocuteurs sociaux.

La FGTB relève elle aussi des problématiques majeures et souligne que « le manque d’ambition dans la recherche de recettes fiscales et d’une équité fiscale se fait sentir. D’autant plus que les services publics sont durement touchés par cet exercice budgétaire. C’est une occasion manquée d’organiser une répartition plus juste des richesses. »

Parmi les points négatifs relevés dans cet exercice budgétaire et de réforme, le syndicat pointe les éléments suivants:

  • L’exonération des cotisations ONSS à vie pour le premier emploi est maintenue (plan + 1). Ce qui est un comble puisque les interlocuteurs sociaux avaient remis un avis unanime pour le modifier. Coût pour l’État : un demi-milliard € par an.
  • L’agenda de la flexibilité, avec en tête de liste l’extension du travail de nuit dans le commerce électronique. Ce qui satisfait à la demande de Comeos.
  • La semaine de travail (à temps de travail inchangé) comprimée en 4 jours. Ce n’est absolument pas une réponse à la pression de travail accrue.
  • Les sanctions pour les malades de longue durée. Même si la nuance est de mise ici (le licenciement pour raisons médicales urgentes est limité, p.ex), au bout du processus, il est bien question de sanctions, alors que l’accord de coalition parlait de volontariat.
  • Les services publics vont une fois de plus souffrir de cet exercice budgétaire. 300 millions d’économie en 2022. 150 millions de plus en 2023 et la même chose en 2026 !

Les deux organisations syndicales annoncent une surveillance de chaque instant face aux mesures annoncées et, sans doute, un automne et un hiver social plutôt… chauds.

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