State of the Audit : un tiers des jeunes auditeurs montre des signes de burn-out dans les deux premières années.

Les jeunes auditeurs financiers passent jusqu’à 40 % de leur temps sur des tâches manuelles et pour un tiers d’entre eux, cela occasionne des symptômes de burn-out dès les deux premières années sur le terrain. Le caractère répétitif de leur travail y joue un rôle clé. Pour y remédier, il faut miser sur une combinaison de solutions technologiques et d’approches issues des sciences comportementales.

Jusqu’à 40% du temps des jeunes auditeurs est absorbé par des tâches manuelles. Lors d’un audit financier classique, pas moins de 2.000 emails sont échangés entre l’équipe d’audit et le client. Souvent, il s’agit de suivis de dossier, de pièces manquantes ou de clarifications. Résultat : jusqu’à 35% du temps est perdu en coordination inefficace.

“En matière de digitalisation, le secteur de l’audit a encore beaucoup de chemin à faire”, souligne Mathias Celis, docteur en sciences comportementales à l’UGent et fondateur d’Alkmist. “Plus de quatre cabinets sur dix (42%) fonctionnent encore avec des emails, des fichiers Excel et des classeurs papier. Pour une structure de 100 personnes, ce manque d’efficacité représente une perte annuelle d’au moins 1,2 million d’euros. Dans certains cas, cela grimpe jusqu’à 6 millions.”

Fuite des talents

Ce travail manuel et répétitif pèse lourd. Près d’un jeune auditeur sur cinq (18,4%) envisage d’arrêter, et un tiers présente des signes de burn-out en moins de deux ans. Résultat : les cabinets peinent de plus en plus à attirer du personnel qualifié. Ainsi, 62% des responsables disent avoir des difficultés à recruter de jeunes profils. Et 64% affirment avoir déjà perdu des talents à cause de la charge administrative.

La tempête parfaite

La pression ressentie vient souvent du durcissement des règles et normes. Pas moins de 81% des auditeurs financiers européens estiment que leur travail s’est alourdi ces cinq dernières années à cause de nouvelles réglementations. Trois sur quatre (74%) ont du mal à respecter les délais, et près de la moitié (45%) évoque des tensions avec leurs clients.

Cette surcharge nuit aussi à leur rôle de conseiller. Seuls 12% des clients estiment que leur auditeur financier leur apporte un regard neuf. Et la rotation du personnel n’arrange rien : 68% des clients doivent chaque année recommuniquer les mêmes informations de base à leur cabinet.

Les exigences en matière de conformité n’ont cessé d’augmenter. La nouvelle directive européenne sur le reporting durable (CSRD) impose par exemple à de plus en plus d’entreprises belges de publier, en plus de leurs résultats financiers, des données sur leur impact environnemental et social. Pourtant, l’étude montre qu’à peine un cabinet sur cinq s’est déjà préparé à cette obligation.

La combinaison de nouvelles règles et de pénurie de talents pourrait bien créer la tempête parfaite dans le secteur, estime Celis : “La technologie peut en partie absorber la charge accrue et le manque de personnel. Mais l’audit reste avant tout une affaire humaine, où la relation prime, tant avec les clients qu’en interne. L’IA ne pourra jamais tout résoudre. L’enjeu est d’utiliser des outils intelligents, tout en s’appuyant sur les sciences comportementales, pour remettre l’expérience client et le bien-être des équipes au cœur du métier.”

 

Source: l’enquête a été menée de septembre 2024 à janvier 2025 par l’Université de Gand et Alkmist. Elle a rassemblé 150 professionnels de l’audit (issus du Benelux, d’Espagne et d’Italie) ainsi que 100 clients ayant récemment été audités.

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.