Travailleurs pauvres, défense des droits syndicaux et un nouveau contrat social au coeur du discours du 1er mai de la FGTB.

Solidarité et combat sont les deux mots clés du (long) discours du 1er mai prononcé par Robert Vertenueil, secrétaire général de la FGTB. Les mesures gouvernementales bénéficient aux plus riches représentants de la population et pendant ce temps, personne n’entend les souffrances multiples des travailleurs lamba selon le syndicat socialiste. Extraits choisis.

« Les travailleurs souffrent. A un point tel que l’on observe que le travail aujourd’hui ne suffit plus. Que la flexibilité à outrance, les rythmes et cadences infernales, les salaires de misère poussent les travailleurs au précipice de la pauvreté. 2,3 millions de pauvres selon le Bureau du Plan, +9.5 % de ressortissants au RIS et +100.000 pauvres au cours de ces trois dernières années. Ce ne sont pas des statistiques à contester, ce ne sont pas des fake news, c’est tout simplement la réalité. Et cette réalité, c’est majoritairement le résultat de l’action dogmatique et injuste de ce gouvernement. »

La précarité s’installe dans notre société. Le secrétaire général de la FGTB cite les exemples des salaires des jeunes diminués, des flexi-jobs pour les pensionnés obligés d’entrer dans ce système pour subvenir à leurs besoins, du système de pénibilité…

« Les pensionnés, les malades, les jeunes et les demandeurs d’emploi : que de proies faciles pour ce gouvernement archilibéral à la solde du capital et des grosses fortunes. Depuis le début de la législature, loin de ses promesses et loin de ses engagements, ce gouvernement (sous la houlette du MR) s’emploie à détruire nos pensions. »

« Une autre politique socialement plus juste et acceptable est possible. Oui, camarades, il est non seulement souhaitable, mais surtout possible d’avoir des pensions décentes financées justement et prises à un âge digne. C’est pour ça que nous marcherons dans les rues de Bruxelles ce 16 mai…

Une pension publique minimum de 1500€ brut par mois pour toutes et tous! 

« Nous exigeons également que le Gouvernement remette l’âge légal de la pension à 65 ans. Il n’est pas admissible que l’on force les gens à travailler plus longtemps alors que l’espérance de vie en bonne santé se situe à 64 ans. Il est temps qu’il comprenne que les travailleurs de nombreux secteurs sont sujets à du stress et du travail physique intensif. Quelle société veulent-ils pour demain ? La FGTB exige des règles particulières et adaptées pour les travailleurs en situation de pénibilité qui permettent réellement de partir plus tôt à la pension pour un montant décent! »

La défense de notre patrimoine commun qu’est la sécurité sociale.

« La sécurité sociale, ce filet qui nous protège, est aujourd’hui l’objet d’attaques et de convoitise. Les attaques de la droite et du patronat qui l’affaiblisse de plus en plus et la convoitise des assurances privées. Ce gouvernement à la solde de ces grands groupes assèche littéralement notre sécurité sociale. Près de 6,5 milliards d’euros qui n’entre plus dans les caisses de la sécurité sociale chaque année, car le Gouvernement a UNILATÉRALEMENT décidé de faire des cadeaux aux entreprises en réduisant sans conditions les cotisations sociales et dernièrement via son tax pshiiit. »

Pour la FGTB, « il nous faut non seulement fortifier notre sécurité sociale en assurant un financement juste et pérenne, mais surtout restaurer cette garantie que chacun indépendamment de son statut puisse bénéficier de soins de santé accessibles, d’une pension décente, plus généralement d’une protection sociale optimale. »
Le secrétaire général poursuit alors sur la défense des services publics. « Je crois, en effet, que nous n’avons pas apprécié à sa juste valeur l’ampleur des dégâts qu’ont subi les services et les entreprises publics. Nous ne mesurons pas toujours correctement à quel point la situation s’est détériorée quant à la qualité de ces services et par conséquent à quel point en sont victimes les citoyens en en particulier les plus faibles… On en est aujourd’hui à la technique de l’étouffement ce qui permet non seulement d’affaiblir les services publics et les entreprises publiques mais en même temps de préparer les arguments qui conduiront à la privatisation quand cela n’a pas déjà été fait. »

« Un service public doit être performant et pas rentable. »

Le syndicat rappelle ce qui fait, à ses yeux, la différence entre le public et le privé.
« Nous voulons une société où chacun recevra sa juste part en tant qu’être humain avec la volonté que chacun puisse vivre dignement. Cela passe par le partage des richesses et le maintien de besoins universels dans la sphère publique pour qu’elle ne soit pas soumise au profit individuel. Et cela, c’est ce que permet le secteur public. »

Il poursuit en insistant sur les atteintes à la démocratie et notamment à la liberté syndicale. « La NVa s’oppose à l’application de l’AIP contrairement aux engagements du Gouvernement en ce qui concerne les primes syndicales car c’est parait-il aider les syndicats, tout ça pour 10 € par an pour les travailleurs syndiqués. En matière d’attaques contre les syndicats, il y a les manœuvres à l’encontre de l’organisation que nous ne pouvons admettre mais il y a plus grave encore. Dans une sorte d’alliance sacrée les employeurs et la droite politique ont décidé de s’en prendre aux personnes. Comme dans les Etats totalitaires ou simplement en froid avec la démocratie et l’Etat de droit.
Tous les jours des délégués sont menacés, sanctionnés dans leur carrière et pire encore sont jetés comme des malpropres hors de leur entreprise par les employeurs qui souvent les calomnient pour justifier les licenciements. C’est un retour en arrière de plus d’un siècle en matière de droits syndicaux. »

« Le 1er mai, c’est la commémoration de la mort de camarades syndicalistes qui manifestaient pour la journée des 8 heures. Cette même journée des 8 heures qui s’éloigne de plus en plus dans le monde moderne du libéralisme. Le 1er mai est la fête des travailleurs et elle n’appartient qu’à eux. »

Robert Vertenueil conclut encore en plaidant pour un nouveau contrat social. « Demain, il nous faudra proposer un nouveau contrat social. Un contrat social moderne qui vise à entrer pleinement dans le 21e siècle et à faire progresser notre société. Le progrès d’une société ne doit pas se mesurer au bruit assourdissant des bourses remplies des plus riches, mais bien aux nouveaux droits des travailleurs et des citoyens. Ce progrès passera par des réformes ambitieuses socialement justes et économiquement viables. Je parle par exemple de la semaine de 4 jours pour toutes et tous ou encore d’un salaire minimum de 14€ pour tous qui sortirait près de 300.000 personnes de la pauvreté ! »

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