Les indépendants belges travaillent en moyenne 57 heures par semaine. Plus de trois indépendants sur quatre (76 %) travaillent au moins 50 heures par semaine et un sur dix même 80 heures ou plus. C’est ce qui ressort du baromètre des indépendants de Securex, réalisé en collaboration avec l’université de Gand. L’équilibre travail-vie privée est donc sérieusement perturbé chez 4 indépendants sur 5. En outre, ils sont plus sujets au stress que les salariés belges et à peine la moitié d’entre eux ont le sentiment d’avoir le contrôle sur l’équilibre entre leur travail et leur vie privée.
« Les indépendants belges placent la barre haut. Ils travaillent beaucoup, prennent peu de vacances et ont du mal à prendre leurs distances vis-à-vis de leur activité. » dit Hermina Van Coillie, HR Research Expert chez Securex.
L’indépendant belge travaille en moyenne 57 heures par semaine. C’est environ cinquante pour cent (46 %) de plus que le salarié belge : ce dernier travaille en moyenne 39 heures par semaine. La majorité des indépendants (76 %) travaillent au moins 50 heures par semaine. 1 indépendant sur 10 travaille même 80 heures par semaine ou plus. Les indépendants masculins néerlandophones sont ceux qui travaillent le plus : en moyenne 59 heures par semaine. C’est 5 heures de plus que les femmes indépendantes et que les indépendants francophones.
La vie privée de l’indépendant pâtit fortement du travail.
4 indépendants sur 5 (79 %) estiment que le travail perturbe leur vie privée. Plus longtemps une personne gère une entreprise, plus grande est la perturbation de l’équilibre travail-vie privée. 8 indépendants sur 10 (82 %), qui sont en activité depuis plus de 5 ans, ressentent un conflit entre leur travail et leur vie privée. A contrario, seul 1 indépendant sur 4 déclare que la vie privée est un facteur perturbateur pour le travail. Chez les salariés, cette proportion est de 1 sur 3.
La déconnexion est importante, mais elle n’est pas évidente : à peine 28 % des indépendants peuvent prendre leurs distances par rapport au travail durant leurs temps libres. D’après la majorité (69 %) des indépendants, cela est dû à la quantité de temps qu’exige le travail. À peine la moitié (53 %) d’entre eux a le sentiment d’avoir le contrôle sur son travail et sa vie privée, 55 % se sentent émotionnellement stables.
Deux indépendants sur trois (66 %) déclarent être stressés. À titre de comparaison, chez les salariés, ils sont un peu plus de la moitié (53 %). Plus longtemps un indépendant gère une entreprise ou un commerce, plus le niveau de stress est élevé. Ceux qui débutent dans une activité éprouvent donc moins de stress comparé aux indépendants en activité depuis plus de 2 ans (38 % vs 68 %). Le niveau de stress le plus élevé s’observe chez les gérants qui travaillent depuis plus de 5 ans (71 % souffrent du stress). Les indépendants néerlandophones en Belgique déclarent souffrir davantage du stress (71 %) que les indépendants francophones (59 %).
Hermina Van Coillie, HR Research Expert : « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les indépendants expérimentés qui éprouvent le plus de stress. Nous nous concentrons souvent sur le soutien aux jeunes débutants, mais ils n’ont souvent pas de personnel à leur service, pas d’investissements trop importants à gérer, et ils n’ont pas encore eu affaire à des fluctuations cycliques. »
Les indépendants belges placent la barre haut.
À peine la moitié des indépendants déclarent avoir atteint leurs objectifs au travail (52 %) et avoir travaillé sans commettre d’erreurs (52%) durant la semaine écoulée.
Les salariés, à titre de comparaison, sont sensiblement plus positifs et s’estiment également plus productifs. 81 % des salariés déclarent avoir atteint leurs objectifs au travail et ils sont un peu moins (77%) à déclarer qu’ils ont travaillé sans commettre d’erreurs durant la semaine écoulée. « Les indépendants de Belgique placent la barre haut. La vie d’un petit indépendant est souvent régie par les demandes des clients. Cela leur donne l’impression que leur travail n’est jamais terminé, ils prennent peu de vacances et éprouvent beaucoup de stress, » dit Agnes Hertogs, General Manager Entrepreneurs Securex.
Frederik Anseel, UGent : « Ces dernières années, nous avons constaté que de plus en plus de personnes souhaitent créer leur propre entreprise ou considère prendre le statut d’indépendant comme une alternative au statut classique de salarié. Plus de flexibilité et d’autonomie semblent être des facteurs décisifs : pouvoir travailler pour qui vous voulez, quand et où vous voulez, semble très attrayant. Cependant, cette étude met en garde contre le fait que travailler en tant que travailleur indépendant ou entrepreneur n’est pas toujours facile : cela requiert de nombreuses heures de travail, la vie de famille peut en souffrir et le niveau de stress peut parfois être beaucoup plus élevé que dans les emplois ordinaires. »
Travailler moins, c’est possible.
La satisfaction des travailleurs indépendants à l’égard de leur travail représente 32 % de la satisfaction générale à l’égard de la vie, alors que le chiffre pour les salariés n’est que de 9 %. Ce qui rend les travailleurs indépendants également plus vulnérables dans ce domaine. Pour Securex, la déconnexion est nécessaire. Ceux qui prennent 20 jours de vacances par an éprouvent moins souvent du stress que ceux qui prennent moins de 20 jours (60 % vs. 72 %). Le risque de stress diminue également lorsque l’on fait en sorte de rester sous les 60 heures de travail par semaine (59 % vs. 73 %). Les indépendants avec de l’autonomie et au moins 20 jours de vacances par an (62 % vs. 47 %) déclarent également réaliser plus souvent des progrès. « La détente et le temps passé en famille sont importants aussi pour les indépendants. Ceux qui travaillent un peu moins et qui partent un peu plus souvent en vacances éprouveront moins de stress. Pouvoir prendre ses distances de temps à autre, c’est le gage d’une plus grande fraîcheur, de nouvelles idées et de plus de productivité. »
À propos de l’étude – La recherche a été menée en collaboration avec les Professeurs Dr Frederik Anseel et Mirjam Knockaert de l’Université de Gand. Les données ont été recueillies en ligne en mai 2018. L’échantillon se compose de 401 travailleurs indépendants belges exerçant leur activité principale et est représentatif pour les variables sexe, âge et nombre d’années d’activité indépendante.