64 % des Belges actifs sont convaincus qu’ils vont trouver un emploi chez un autre employeur dans les prochains mois.

Plus de 6 Belges sur 10 pensent qu’ils peuvent, s’ils le veulent, trouver un emploi similaire auprès d’un autre employeur en quelques semaines ou mois. La confiance est particulièrement élevée chez les travailleurs de la vingtaine (80%) et de la trentaine (75%). Mais malgré la lutte acharnée que se livrent les entreprises pour attirer de nouveaux talents, 1 travailleur sur 3 souhaite rester chez son employeur actuel pendant le reste de sa carrière. Ce pourcentage est toutefois nettement inférieur chez les travailleurs de la vingtaine (24%) que chez les travailleurs de la cinquantaine (47%).

Les travailleurs devaient auparavant aller postuler dans les entreprises, mais c’est désormais souvent l’inverse qui se produit en raison de la pénurie sur le marché de l’emploi et de la lutte féroce pour le personnel. Les entreprises attirent même les candidats avec des vols en hélicoptère, des voyages ou un bonus avant l’embauche. Le fait que les entreprises vont de plus en plus loin pour recruter de nouveaux collaborateurs donne confiance au Belge. Un tiers des travailleurs (32%) partent du principe qu’ils pourraient même commencer un emploi similaire ailleurs en quelques semaines. Par ailleurs, un tiers également (32%) pense que la recherche d’un travail similaire ne prendrait que quelques mois. Et 19% s’attendent à pouvoir changer d’employeur dans l’année s’ils le souhaitaient. Seule une petite minorité (16% de l’ensemble des travailleurs) estime avoir besoin de plus d’un an pour changer d’employeur.

La confiance est la plus élevée chez les travailleurs de la vingtaine et de la trentaine

Les jeunes, en particulier, sont convaincus qu’ils pourraient trouver rapidement du travail ailleurs. Dans le groupe de la vingtaine, pas moins de 80% sont persuadés de pouvoir trouver un emploi similaire en quelques semaines ou mois. Chez les trentenaires, ce pourcentage passe à 75%. Dans les catégories d’âge plus élevées, la confiance baisse à 61% pour les quadragénaires et à 58% pour les quinquagénaires. Dans le groupe des travailleurs de plus de 60 ans, 55% pensent qu’un changement rapide d’emploi est faisable.

Sans surprise, le secteur où les travailleurs se montrent le plus confiants est celui des soins de santé : 80 % des aides-soignants estiment pouvoir commencer à travailler pour un autre employeur dans un emploi similaire en quelques mois. Toujours dans le top 5 : le transport/la logistique (72%), l’informatique (71%), les métiers techniques, la production et la construction (70%).

Amandine Boseret, experte chez Acerta Consult : « Le fait que plus de six Belges sur dix pensent pouvoir trouver un autre employeur en quelques semaines ou mois, s’ils le voulaient, est assez frappant. La pénurie actuelle sur le marché de l’emploi influence grandement la confiance des travailleurs. C’est une bonne chose que de nombreux travailleurs quittent ou veuillent quitter leur employeur pour aller travailler ailleurs (ce que l’on appelle la mobilité professionnelle), car cette tendance illustre la reprise de l’économie. Les employeurs ne doivent pas seulement se profiler comme des employeurs intéressants, ils doivent aussi travailler sur leur politique de carrière interne. Après tout, les collaborateurs ont peut-être plus de possibilités d’assumer et d’apprendre de nouvelles choses chez leur employeur actuel. »

Trois travailleurs sur dix changeraient d’emploi plus rapidement que l’année dernière

La confiance élevée des travailleurs se traduit aussi dans l’intention de changer d’emploi ou d’employeur. En effet, 30% déclarent qu’ils changeraient d’emploi plus rapidement aujourd’hui qu’il y a un an. Et l’année dernière, cette intention était déjà plus élevée qu’en 2020.
Dans notre pays, un travailleur sur cinq recherche activement un nouvel emploi à l’heure actuelle et 57% ne sont pas en recherche active, mais sont ouverts à d’autres offres d’emploi.

Plus d’un travailleur sur trois prévoit de rester chez son employeur actuel

Cependant, tout le monde ne compte pas quitter son emploi prochainement. En outre, pas moins de 36% pensent même qu’ils resteront chez leur employeur actuel pendant le reste de leur carrière. Ce pourcentage est toutefois nettement inférieur chez les travailleurs de la vingtaine (24%) que chez les travailleurs de la cinquantaine (47%).
Il convient également de souligner qu’un travailleur ayant l’impression de ne pas avoir une « carrière durable » dans son entreprise (une carrière qui a du sens et est réalisable, de sorte que le collaborateur reste motivé et continue à travailler plus longtemps) est beaucoup moins enclin à rester dans cette entreprise tout au long de sa carrière. Il est question de 18% des travailleurs, contre 47 % des travailleurs qui ont une carrière durable.

Killian Cramers, responsable marketing B2C chez StepStone Belgique : « Même si nous constatons une grande loyauté de la part des travailleurs vis-à-vis de leur employeur, nous observons aussi une hausse de la volonté de mobilité professionnelle. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport à l’année dernière. Nous ne nous attendons pas à une hausse spectaculaire de la mobilité professionnelle sur notre marché de l’emploi ces prochains mois, mais il y a suffisamment de mouvement et les entreprises ont intérêt à en tirer le meilleur parti. »

Le travail à domicile, un facteur décisif

Par conséquent, à quoi un employeur doit-il prêter attention pour conserver et/ou attirer des travailleurs ? Interrogés sur les facteurs qui seraient décisifs dans le cadre d’un changement d’emploi/employeur, les travailleurs ont cité la distance domicile-lieu de travail en première position, suivie du contenu de la fonction, de la sécurité de l’emploi, de la possibilité de travail à domicile et des relations avec les collègues.
Amandine Boseret : « Le principal « nouveau » facteur depuis le coronavirus est celui du télétravail et du travail à domicile. Il séduit désormais 35% des travailleurs alors qu’avant la crise du coronavirus, seuls 18% des travailleurs le considéraient comme un facteur clé. Par ailleurs, faciliter le travail à domicile peut également constituer un moyen pour les employeurs de compenser le facteur le plus décisif, à savoir la distance domicile-lieu de travail, car celle-ci devient subitement nulle grâce à la possibilité de travailler à domicile. En ce qui concerne le contenu de la fonction, qui arrive en deuxième position, les employeurs ont encore une marge de progression : en effet, l’enquête auprès des employeurs a également révélé que 29% des travailleurs témoignent que leurs attributions n’ont pas changé au cours des trois dernières années. Il existe de nombreuses possibilités à cet égard : le job crafting, qui permet au travailleur de concrétiser lui-même certains aspects de son travail, l’utilisation de rôles, la préparation à long terme des travailleurs à des évolutions stratégiquement nécessaires… La sécurité de l’emploi a perdu quelque peu en importance aux yeux des travailleurs, passant de la deuxième à la troisième place avec 42%. »

 

Source & Méthodologie: les données sont issues de l’enquête annuelle « Talent Pulse » réalisée par ACERTA et StepStone. Cette enquête a été déployée pour la treizième fois en mars 2022 et a touché plus de 3800 travailleurs, dont 87% d’employés et 13% d’ouvriers.

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