Editorial – C’est pas le moment de rater l’onboarding des étudiants jobistes… (les pénuries de talents sont là pour durer).

Avec les doux mois d’été vient le temps des vacances mais aussi celui des students en quête de quelques euros bienvenus avant la rentrée. Cette année particulièrement, en situation d’ultra pénurie des talents, le recrutement des étudiants est sans doute plus stratégique que jamais. Il s’agit non seulement d’offrir une première expérience professionnelle à nos petit.e.s chéri.e.s mais aussi de trouver des pépites avant même qu’elles ne soient lâchées dans la jungle concurrentielle du marché de l’emploi. Nous serions donc bien inspirés de ’soigner’ l’accueil et le suivi de nos collaborateurs students, d’autant que ces derniers seront durablement impitoyables si cette première expérience n’est pas à la hauteur de leurs (grandes) espérances.

Prenons le cas d’Achille, fraîchement diplômé de l’enseignement secondaire et sur le point de faire ses premières armes au sein d’une enseigne vestimentaire bien installée et plutôt sympa. Lorsque son employeur temporaire impose à Achille de piocher dans sa cagnotte personnelle pour s’habiller aux couleurs et motifs de la marque, est-ce bien approprié? Au-delà du côté absurde de la situation et de l’occasion manquée de créer un lien indéfectible entre un employeur et un futur collaborateur, il n’y a finalement que deux possibilités pour décoder l’affaire: soit le cynisme, soit la bêtise. Entre les deux, mon coeur balance. Et le vôtre ?

Membres à part entière de l’équipe, dans tous les cas!

Pouvons-nous encore concevoir aujourd’hui que des travailleurs, même lorsque certains sont temporaires et d’autres permanents, se voient offrir une expérience collaborateur différenciée en fonction de leur statut? Cela semble difficile à imaginer. Et pourtant…
Les étudiants présentent le double avantage d’incarner à la fois un énorme potentiel d’apprentissage et une main d’oeuvre d’appoint très flexible. Ce qui importe dès lors, c’est de pouvoir leur proposer une immersion totale et une réelle considération en tant qu’adulte afin de les valoriser dès le jour 1.
Nous savons que leur première expérience professionnelle va probablement déterminer leur rapport au travail pour les quelques années qui suivent. Comment dès lors ne pas prendre soin de les intégrer sans réserve dans un collectif préparé d’ailleurs à les accueillir. Nous savons également que la valeur n’attend pas le nombre des années. Et qu’il serait dommage de laisser filer un talent qui, même s’il est encore en phase de formation, pourrait bientôt venir renforcer les rangs d’une équipe enthousiaste. Veillons donc à plonger nos students dans une expérience collective dont ils se souviendront longtemps.

Investir vraiment dans l’apprentissage.

En moyenne, un student va travailler pendant une bon mois, voire davantage grâce aux évolutions récentes de la législation. Cette période est-elle suffisante pour investir dans la formation? En soi, l’entrée (et la survie) dans le monde de l’entreprise constitue en soi une forme d’apprentissage. C’est la découverte d’un environnement, de codes et de comportements nouveaux. Et l’occasion de comprendre en quoi tel ou tel métier consiste. Mais nous pouvons aller plus loin…
Le travail étudiant n’est en effet plus ‘limité’ depuis quelque temps déjà aux grandes vacances. Il se généralise en occupant les week-ends entre autres afin de répondre aux besoins de main d’oeuvre flexible de nos entreprises. Investir en matière d’acquisition de nouvelles compétences et méthodes pour nos students est plus pertinent que jamais. La démarche augmente de facto la productivité des heures restées, elle représente aussi un investissement qui ne souffre pas la moindre contestation.

Amis pour la vie !

Comprenons enfin que fidéliser les étudiants jobistes peut devenir un objectif stratégique pour nos départements RH. Cela fait naturellement du sens sur le plan de l’image de marque et d’une possible/probable relation avec un client potentiel. Mais cela revêt également une importance cruciale en matière de recrutement direct et indirect. Capter de nouveaux talents pour les inscrire durablement dans la communauté est à l’évidence une opportunité, même si cela ne garantit pas la signature d’un contrat d’emploi indéterminée.

Le temps où l’accueil des students venus renforcer les équipes était considéré comme une gentille preuve d’implication sociale est révolu. Il y a un réel enjeu vis-à-vis d’une génération prête à en découdre avec les employeurs qui ne l’inspire pas… Celle-ci ne fonctionne pas de façon très différente des vagues de jeunes diplômés précédentes. Quelle que soit notre tranche d’âge, nous attendons toujours une expérience sociale et relationnelle profonde et sincère, un vrai espace de développement personnel et la possibilité de participer à un projet qui nous dépasse. Lorsque ces éléments sont réunis, la belle histoire peut commencer.

Comment partager avec un étudiant qui franchit les murs de l’entreprise pour la première fois l’intérêt d’entrer dans une relation de travail durable? Onboarder de manière optimale de jeunes talents qui ne sont pas encore prêts à s’inscrire dans le monde du travail peut sans doute être un calcul intéressé. Cela s’inscrit dans tous les cas dans une démarche long terme, sans garantie de succès. Offrir une expérience intense et positive aux jeunes futurs travailleurs, c’est surtout témoigner d’une belle intelligence relationnelle et d’un engagement fort au profit de l’intérêt général. Loin du cynisme et de la bêtise donc…

Jean-Paul ERHARD

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