Plus de la moitié des représentants des milllenials belges ne croit pas que les dirigeants d’entreprise exercent un impact positif sur la société, et 81 % attribuent aux leaders politiques un impact négatif. Les résultats de l’étude menée par Deloitte sont sans doute marqués par les importants changements géopolitiques et sociaux.
Il s’agit de la 7ème enquête annuelle « Millennial Survey » de Deloitte. Les deux versions précédentes concluaient que les milléniaux considéraient la motivation et l’éthique des entreprises de manière de plus en plus positive. Cependant, cette année, on assiste à un retournement spectaculaire de la façon de voir l’entreprise, qui atteint son plus bas en quatre ans. Aujourd’hui, 25% des milléniaux belges seulement croient que les entreprises agissent dans un souci éthique et que leurs dirigeants ont la volonté d’améliorer la société. Ils sont convaincus que les priorités des entreprises ne correspondent pas à leurs.
À peine 27 % des milléniaux belges s’attendent à une amélioration de la situation économique générale du pays dans les 12 mois à venir, contre 37 % en Europe occidentale et 45 % dans le monde. 22 % des milléniaux belges pensent qu’ils seront financièrement plus aisés que leurs parents, et 21 % prévoient être plus heureux. La question qui préoccupe le plus les milléniaux belges est celle du terrorisme, suivie de près par le changement climatique/la protection de l’environnement.
Selon Yves Van Durme, Human Capital Lead chez Deloitte Belgium, « l’enquête de cette année met en lumière le pessimisme croissant des milléniaux belges, qui s’inquiètent de leur avenir. Plus de la moitié d’entre eux ne croient pas que les dirigeants d’entreprise exercent un impact positif sur la société, et pas moins de 81 % attribuent aux leaders politiques un impact négatif. Les ONG et le monde associatif ne sont pas épargnés. Près de 30% des milléniaux se méfient des motivations et de l’éthique de leurs leaders. Paradoxalement, les milléniaux veulent que les entreprises poursuivent un idéal, mais choisissent leur employeur selon des critères de rémunération. »
Ces chiffres sont le résultat d’un sondage réalisé auprès de 10.455 milléniaux de 36 pays, y compris 201 milléniaux de Belgique. Près de 1.850 répondants font partie de la génération Z, nouveaux sur le marché de l’emploi, ont aussi été interrogés quant à leur vision de l’entreprise.
L’aspect financier est plus important que l’idéal dans le choix d’un employeur.
Bien que les répondants appellent les chefs d’entreprise à influencer le monde dans un sens positif, lorsque vient le moment de choisir un employeur, ce sont les avantages financiers qui constituent la priorité des milléniaux belges. La flexibilité (horaires et lieux de travail) se classe au second rang ; le troisième critère concerne la culture d’entreprise, qui doit être positive.
La loyauté est retombée à son niveau d’il y a deux ans. 35% des jeunes interrogés ne comptent pas rester chez le même employeur plus de deux ans (38 % in 2017, 32 % in 2016), et à peine 34 % envisagent de ne pas partir dans les cinq ans (38 % en 2017, 36 % en 2016). 73% des milléniaux belges participent déjà ou envisagent de participer à la « gig economy » -les réseaux de personnes qui gagnent leur vie sans relations de travail formelles – pour compléter un job à temps partiel ou plein, et 34 % préfèrent cette formule à un emploi à temps plein.
Quelles sont les clés de la fidélité?
52% des milléniaux belges (Europe occidentale 59%, monde 64%) répondent qu’ils travaillent pour des organisations diverses, mais 30% (Europe occidentale 40%, monde 48%) parmi eux indiquent avoir une équipe de senior management diverse.
Si la rémunération et la culture attirent les milléniaux vers les employeurs, les clés de la fidélité sont la diversité, l’inclusion et la flexibilité. Ceux qui travaillent dans des cadres de travail perçudiversifiés sont plus souvent tentés de rester cinq ans ou plus chez le même employeur. Et parmi les milléniaux belges qui déclarent leur intention de rester fidèles au moins cinq ans à leur employeur actuel, 36% constatent plus de flexibilité qu’il y a trois ans en termes de lieux et d’horaires de travail.
Les milléniaux et la génération Z sont très conscients de l’importance de la « 4ième révolution industrielle » pour le futur cadre de travail ainsi qu’aux changements qui s’annoncent. Pourtant, 22% des milléniaux belges estiment que leur employeur les prépare à l’Industry 4.0, contre 36% à l’échelle mondiale.
Si 49% des milléniaux belges (Europe occidentale 48 %, monde 52 %) trouvent que l’Industrie 4.0 libérera les professionnels des activités de routine en profit du travail créatif, 11% des milléniaux belges (Europe occidentale 13 %, monde 17 %) s’inquiètent de voir l’Industrie 4.0 reprendre tout ou en partie leurs responsabilités.
À propos de l’enquête – Le rapport 2018 s’appuie sur les réponses de 10.455 milléniaux interrogés dans 36 pays. Les milléniaux de l’étude, nés entre janvier 1983 et décembre 1994, constituent un groupe spécifique dans leur génération : ils ont un diplôme supérieur ou universitaire et travaillent à temps plein, surtout dans de grandes sociétés privées. De plus en plus, les milléniaux assument des postes à responsabilités qui leur permettent d’influence la réponse de leur entreprise aux défis de la société. En Belgique, 201 milléniaux travaillant tous à temps plein ont été interrogés. Le rapport contient aussi les réponses de 1.844 représentants de la génération Z de l’Australie, du Canada, de la Chine, de l’Inde, du Royaume-Uni et des États-Unis. Ces jeunes sont nés entre janvier 1995 et décembre 1999. Ils sont tous actuellement aux études ou ont obtenu un premier diplôme/un diplôme supérieur. Plus d’un tiers travaillent à temps plein (16%) ou à temps partiel (21%).