Le talent et les compétences des candidats ne correspondent pas aux emplois disponibles en Belgique. Cette inadéquation entre offre et demande -surtout pour les fonctions spécialisées- génère une pénurie sur le marché de l’emploi et exerce une pression croissante sur les salaires belges. C’est ce qui ressort de l’Index mondial des compétences calculé par Hays et Oxford Economics. Ce sont surtout les jeunes qui en subissent les conséquences.
L’Index mondial des compétences Hays dresse une vue d’ensemble des défis sur le marché du travail international ainsi que sur les marchés locaux de 33 pays. Au niveau mondial, la tension sur le marché du travail en 2018 affiche un score de 5,4 (contre 4,3 en 2017). Dans notre pays, les entreprises ont du mal à attirer des candidats en raison de la pénurie sur le marché de l’emploi et de l’inadéquation croissante entre les postes et le talent. L’index pour la Belgique est passé de 3,3 en 2017 à 3,9 aujourd’hui.
« Le marché du travail belge retrouve son pouvoir d’attraction. Les entreprises souhaitent à nouveau attirer davantage de collaborateurs, et les candidats s’intéressent de plus en plus à l’offre dans la perspective d’un éventuel changement de fonction », explique Robby Vanuxem, Managing Director de Hays. Toutefois, les entreprises ont toujours du mal à attirer des collaborateurs possédant les compétences adéquates. « Nous constatons une inadéquation croissante en ce qui concerne le talent. Les candidats disponibles sur le marché du travail n’ont pas souvent les compétences demandées. Cela crée une pénurie et une pression sur les salaires belges. »
Même si le taux de chômage général a baissé à 6,1 % en 2018 (contre 7,1 % en 2017), l’étude révèle que le chômage à long terme augmente en raison des inadéquations entre offre et demande. Le manque de compétences se fait surtout ressentir pour les fonctions spécialisées. L’Index mondial des compétences montre qu’il existe en Belgique une pénurie d’ingénieurs, de techniciens, chercheurs, scientifiques, d’analystes et de développeurs informatiques, comptables et profils de vente multilingues.
Les jeunes dans la tourmente
L’expert en recrutement Hays précise que le marché du travail belge était encore confronté l’année dernière à un taux de chômage des jeunes de 19 %, un chiffre supérieur de 2,5 %* à la moyenne européenne, malgré la relance économique. « Voilà pourquoi nous avons besoin de mesures comme le tutorat, les stages et la participation active des étudiants si nous souhaitons vaincre la pénurie et limiter le chômage de longue durée. Certains jeunes n’ont pas bénéficié de la bonne formation ou ont décroché trop tôt et souhaitent obtenir une seconde chance. »
Pression sur les salaires
Les inadéquations croissantes causent des changements d’emploi fréquents (jobhopping). « Les entreprises ont tout intérêt à évaluer leur stratégie de rétention. Nous attendons une augmentation importante des salaires en 2018. Le jobhopping est un facteur qui augmente encore la charge salariale pour les employeurs. »
À propos de la méthodologie – L’Index mondial des compétences Hays calcule pour chaque pays un score compris entre 0 et 10 exprimant la pression sur le marché du travail. Le score est calculé sur la base d’une analyse de sept indicateurs affectés d’une pondération identique, couvrant chacun une dynamique différente du marché du travail, comme le niveau de formation, la flexibilité du marché du travail et la pression sur les salaires.
Un score moyen de plus de 5,0 indique que le marché du travail est plus ‘tendu’ que la normale. Un score moyen de moins de 5,0 indique que le marché du travail est plus ‘détendu’ que la normale. Dans le cadre de ces scores généraux, les scores attribués à chacun des sept indicateurs peuvent varier considérablement, ce qui reflète la dynamique et la pression spécifiques auxquelles est confronté chaque pays.