Le budget mobilité soufflera ses deux bougies le 1er mars. Aujourd’hui, le système touche 1,5 travailleur sur 1000 qui prétendent à une voiture de société. Début 2020, il s’agissait d’un sur 10 000. Un manque d’alternatives écologiques abordables à la voiture de société classique et la complexité de l’administration, tant pour l’employeur que pour le travailleur, mettent des bâtons dans les roues du budget mobilité.
Le prestataire de services RH Acerta estime que 2021 pourrait être l’année de la percée du budget mobilité, puisque le coronavirus a entraîné une hausse du travail à domicile. Surtout que de plus en plus d’employés découvrent la possibilité de payer les intérêts d’un prêt hypothécaire ou la location d’un logement au moyen du budget mobilité.
L’intérêt semble présent…
Le budget mobilité fête son deuxième anniversaire le 1er mars. Il remplace le Cash for, car, à titre de réponse plus ambitieuse aux problèmes de mobilité. Deux ans après l’introduction du budget mobilité, seul 0,15 % des travailleurs éligibles pour une voiture de société a opté pour cette alternative, soit 1,5 sur 1000. En janvier 2020, il s’agissait encore de 1 sur 10 000.
Catherine Langenaeken, Senior Consultant chez Acerta : « Bien entendu, 0,15 % est un taux très limité. Il semble qu’un grand nombre de travailleurs et d’employeurs ne connaissent pas encore bien le concept. La crise du coronavirus a clairement montré le besoin d’une nouvelle forme de mobilité, mais l’urgence de la situation actuelle accapare leur attention. Le sujet de la mobilité a donc été mis sur une voie de garage. Sur la base des nombreuses questions que nous recevons, nous observons toutefois un intérêt pour le budget mobilité. Tant les employeurs que les travailleurs ont l’impression que la méthode de travail a changé pour de bon. Seulement, ils attendent maintenant de voir quelle direction exacte prendra le “travail du futur”, ce qui est compréhensible. Nous nous attendons à ce que la politique en matière de mobilité, et plus précisément la voiture de société, compte parmi les sujets que les RH voudront aborder. »
Des normes d’émission plus strictes et un manque de bornes de recharge, des obstacles pour les travailleurs
Le budget mobilité constitue un levier vers une mobilité plus écologique. Il s’agit d’abandonner la voiture de société comme seule option en faveur de plusieurs solutions de mobilité parmi lesquelles le travailleur peut faire le meilleur choix, sans rogner sur le budget. Cette optique permet de promouvoir les solutions écologiques, car elles sont les plus avantageuses sur le plan fiscal.
« Le système se heurte encore à des obstacles pratiques. Même si vous optez pour une voiture plus petite, à cause des normes d’émission strictes, il ne vous reste plus de budget pour un vélo pliant ou un abonnement de bus par exemple. Les entreprises investissent notamment dans des bornes de recharge, mais, maintenant que nous travaillons davantage à domicile, cela nous importe peu. L’offre de voitures ET de possibilités de recharge ne fait pas encore partie intégrante de l’ambition écologique. »
Paiement du crédit hypothécaire via le budget mobilité en cas de hausse du télétravail
Pour l’employeur aussi, il y a encore un grand pas vers une politique de mobilité comprenant le budget mobilité. Les RH doivent contacter des partenaires offrant des solutions de mobilité. Et le suivi n’est pas des plus simples non plus, puisque chaque collaborateur peut choisir la meilleure solution pour lui.
Catherine Langenaeken conclut : « Nous constatons qu’il est question d’assouplissements du concept. C’est logique, car, entre-temps, nous vivons et travaillons dans une autre réalité. Le lieu de travail détermine les déplacements domicile-lieu de travail, mais qu’en est-il en cas de télétravail ? Nombreux sont ceux qui ignorent encore que le budget mobilité peut être utilisé pour payer les intérêts de votre crédit hypothécaire ou votre loyer. À partir du moment où vous travaillez à 60 % depuis votre domicile, vous pouvez consacrer votre budget au financement des frais de logement. Une possibilité qui fait du budget mobilité une solution nettement plus intéressante pour bon nombre de travailleurs. »
Amaury Gerard de Mbrella : « Le budget mobilité représente une opération neutre au niveau des frais pour l’employeur tout en offrant un éventail de possibilités au travailleur. Il se dit souvent que les premiers voient cette formule comme une technique de rémunération qui répond aux besoins du personnel vu l’avantage fiscal pour leurs collaborateurs, mais que l’introduction de celle-ci est complexe. C’est pourquoi, nous avons développé une plateforme RH où tant l’employeur que le travailleur peut gérer facilement son budget mobilité. Nous sommes convaincus du fait que le budget mobilité est la solution de réduire votre empreinte écologique et d’offrir un package de rémunération optimisé fiscalement. »
Source: les données recueillies se basent sur un échantillon représentatif avec les données réelles d’un ensemble de 260.000 travailleurs occupés auprès de plus de 40.000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.