Plus d’un million de Belges ont été infectés par le coronavirus. De nombreuses personnes qui contractent la maladie souffrent encore de problèmes plusieurs semaines ou mois plus tard, ce qui entraîne de sérieux désagréments dans leur vie privée et leur travail, notamment l’incompréhension qui accompagne souvent les syndromes inconnus. IDEWE appelle donc les employeurs à reconnaître la COVID de longue durée comme une maladie et à accorder une attention suffisante à une bonne réintégration.
Le terme « COVID long » ou « COVID de longue durée » se rapporte aux personnes qui continuent à présenter des symptômes après la phase aiguë de COVID-19 (jusqu’à quatre semaines) ou qui développent de nouveaux symptômes qui ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic. Certaines souffrent de symptômes persistants pendant six mois ou plus. Les plus courants sont la fatigue, l’essoufflement et les maux de tête. Les troubles de la mémoire et de la concentration, les problèmes respiratoires et les troubles de l’odorat et du goût sont également fréquents.
Godewina Mylle, conseillère en prévention et médecin du travail chez IDEWE, explique : « Les symptômes varient d’une personne à l’autre. De plus, ils ne surviennent pas seulement chez les personnes qui ont été très malades, mais aussi chez celles qui n’ont eu que des symptômes légers. Ils ont un impact important sur la vie quotidienne et entravent souvent le retour au travail. »
Incompréhension au travail et dans l’entourage
« Il y a beaucoup d’incompréhension dans la société et au travail au sujet de la COVID de longue durée », poursuit Godewina Mylle. « Comme pour d’autres maladies nouvelles ou inconnues, il arrive souvent que les employeurs et les collègues ne la reconnaissent pas en tant que telle. Dans le cas de la COVID de longue durée, cette situation est exacerbée par la grande variété des symptômes. Généralement, on ne distingue rien à l’apparence physique de la personne qui souffre de cette forme de COVID. En conséquence, beaucoup se sentent incompris, tant au travail que dans leur entourage. »
Liesje Van der Auweraer, infirmière en chef au service d’oncologie-hématologie d’Imelda, lutte depuis plus de sept mois contre la COVID de longue durée : « Je fais maintenant l’expérience directe de l’impact que cela a sur la vie professionnelle. Depuis mai, je travaille à nouveau à mi-temps, mais mon trajet de réintégration n’est pas linéaire et s’accompagne de rechutes partielles lorsque la faiblesse musculaire et les migraines prennent le dessus. Heureusement, mon employeur connaît déjà le phénomène et je reçois beaucoup de compréhension et de soutien, mais je me rends aussi compte que ce n’est pas encore le cas dans beaucoup d’autres organisations. C’est pourquoi je souhaite utiliser mes expériences personnelles pour sensibiliser les employeurs et les travailleurs à ce sujet. »
La COVID de longue durée est un problème si grave qu’il existe même une association de patients « post-COVID ». Ann Li, l’une des fondatrices, travaille avec son équipe à la sensibilisation aux effets à long terme de cette forme de COVID. « De nombreux patients COVID de longue durée se heurtent à une forte incompréhension de la part de leurs amis, de leur famille, de leurs collègues et de leurs employeurs. Cela rend le processus de rétablissement, déjà difficile, encore plus pénible. Nous sommes très heureux qu’IDEWE prête attention à la réintégration en cas de COVID de longue durée. De même, la récente résolution de la Commission de la Santé publique de la Chambre sur la reconnaissance des effets à long terme de la COVID de longue durée est un pas dans la bonne direction. »
L’importance du trajet de réintégration individuel au travail
Pour mettre fin à cette incompréhension, IDEWE rappelle aux employeurs l’importance de la réintégration par une communication ouverte. « Il est important qu’en tant qu’employeur, vous preniez rapidement contact avec le travailleur souffrant de COVID de longue durée et que vous fassiez preuve de compréhension face à la situation. Il convient de commencer à parler de la reprise du travail et des attentes à un stade précoce. Un collaborateur ne doit pas nécessairement être totalement apte pour reprendre le travail. Il est même judicieux de recommencer à travailler pendant le processus de rétablissement, de préférence en réduisant le nombre d’heures de travail ou en confiant d’autres tâches. Cela peut favoriser un rétablissement plus rapide et donc un retour plus rapide au plein emploi. Il est également essentiel que le collaborateur participe activement à la conception de son travail », explique Godewina Mylle.
Chaque trajet de réintégration nécessite une approche individuelle et étant donné que les symptômes de COVID de longue durée diffèrent d’une personne à l’autre, ce pilier est également extrêmement important. L’implication de toutes les parties concernées est cruciale : employeur, travailleur, collègues, médecin-conseil, coordinateur de reprise, conseillers en prévention dont le médecin du travail et les prestataires de soins. « Dans tous les cas, l’employeur a un rôle important à jouer pour favoriser un climat de compréhension et un trajet de reprise du travail adapté. En travaillant, le collaborateur se sent utile et valorisé, ce qui l’aide à faire face aux symptômes persistants. De cette façon, une bonne réintégration au travail a également une influence positive sur le fonctionnement quotidien du travailleur », conclut Godewina Mylle.
Source: IDEWE