Enquête Hudson: l’augmentation des salaires est la plus forte enregistrée sur les 20 dernières années.

Le salaire de base des employés en Belgique a augmenté de 7% entre avril 2021 et avril 2022 pour seulement 2% l’année précédente. La croissance des salaires – la plus forte de ces 20 dernières années – s’explique en grande partie par l’indexation. Cependant, d’après les résultats de la 29ème étude salariale d’Hudson, il semblerait que d’autres facteurs jouent un rôle non négligeable. Les différences sont de plus en plus importantes entre Bruxelles, la Flandre et la Wallonie.

L’augmentation des salaires n’est pas seulement due à l’indexation. Ainsi, l’année dernière également les salaires ont augmenté d’1,5% sans indexation. Malgré la limitation de la marge d’augmentation (en raison de la norme salariale), de nombreuses entreprises ont puisé dans leur budget pour augmenter les salaires. Pas moins de 91% des employés ont reçu une augmentation en plus de l’indexation automatique et pouvaient généralement compter sur des montants plus élevés.

Les rémunérations variables ont le vent en poupe

Les employés qui ont droit à un salaire variable ont constaté une augmentation par rapport aux années précédentes. Aussi bien les employés que les cadres et les dirigeants ont reçu des bonus plus élevés. Les cadres supérieurs ont bénéficié de la plus forte augmentation en termes de rémunération variable. Le bonus médian dans cette catégorie est passé à 3000 €, soit une croissance de 10%. Les managers et les senior managers ont continué à percevoir les bonus les plus élevés, avec des montants médians de respectivement 7021 € et 21371 €.

Un taux de vacance d’emploi qui contribue à l’augmentation des salaires

L’évolution des salaires est également déterminée par le produit intérieur brut, le taux de chômage et le taux de vacance d’emploi (le nombre de postes vacants par rapport au nombre total d’emplois dans l’entreprise). Ce dernier indicateur est la preuve qu’une pression élevée et constante s’exerce sur le marché du travail belge. Le taux de vacance d’emploi a augmenté au cours du premier trimestre de 2022 pour atteindre 4,83%. Le nombre de postes vacants en Belgique augmente depuis des années avec une forte croissance depuis 2021. Une réalité qui pousse les entreprises à faire de plus gros efforts (financiers) en vue d’attirer de nouveaux talents et de retenir leurs employés actuels.

Bert De Greve – Partner Talent Management explique: “Hudson n’a rien contre une croissance de la rémunération variable, celle-ci pouvant même aider de nombreuses entreprises à se montrer plus résistantes à la crise. Un plan de rémunération variable qui s’inscrit dans un modèle de financement sain où l’enveloppe des bonus est liée aux résultats financiers de l’entreprise est sans doute le plus efficace. En outre, les enquêtes montrent que les entreprises qui distribuent une partie de leurs bénéfices à leurs employés ont un turnover plus faible. Ce constat est encore plus important dans une gestion participative où les employés sont impliqués dans le processus de décision.”

Les jeunes et les starters sont mieux payés

L’enquête montre que les salaires des jeunes et des starters de moins de 25 ans ont fortement augmentés ces dernières années. Alors que le salaire médian des jeunes titulaires d’un master était de 2628 € en 2018, le salaire médian en 2022 s’élève à 2900 € (+10%). Pour les starters titulaires d’un baccalauréat, les chiffres sont passés de 2281 € en 2018 à 2600 € en 2022 (+14%).

Parmi les jeunes, les ingénieurs dans le domaine de la production, de la recherche et de la qualité ont les salaires les plus élevés. Plus généralement, en ce qui concerne les ingénieurs de moins de 25 ans, il est de moins en moins rare que les salaires franchissent la barre des 3000 € bruts mensuels. Les jeunes du secteur informatique, quant à eux, bénéficient généralement d’une voiture de société en début de carrière. C’est également le cas pour 48% des starters bacheliers et pour pas moins de 60% des masters.

La prime Corona connaît un franc succès

A la suite de l’apparition de l’épidémie de COVID-19 et de la pandémie qui s’en est suivie, le nombre de personnes ayant reçu une augmentation de salaire était moins important (tout comme le montant de cette dernière). Aujourd’hui, la situation semble s’être considérablement améliorée. Dans le contexte de la crise sanitaire, pas moins de 6 entreprises sur 10 ont bénéficié de la prime Corona. L’initiative du gouvernement avait pour objectif de contribuer au redémarrage de l’économie et de permettre aux entreprises de remercier leur personnel pour leurs efforts. La prime avait une valeur maximale de 500 € et était versée sous forme de chèques de consommation. 55% des entreprises sont restées proches de cette somme en accordant à leurs employés une prime allant de 400 à 500 euros.

L’écart avec Bruxelles se creuse

C’est à Bruxelles que les salaires médians ont le plus augmenté avec 1,71% (hors index), contre 1,34% en Flandre et 1,12% en Wallonie. Les salaires variables ont également augmenté plus rapidement. La tendance de l’année dernière se poursuit donc car c’est dans cette région que les salaires avaient déjà le plus augmenté – et ce alors que les salaires à Bruxelles sont traditionnellement déjà les plus élevés du pays. Les rapports précédents d’Hudson montrent d’ailleurs que les salaires médians y sont 15 % plus élevés que dans le reste de la Belgique.

“L’écart salarial entre Bruxelles et le reste du pays n’est pas nouveau, mais il se creuse davantage. De nombreux employés ont choisi de travailler dans des zones exemptes d’embouteillages et à proximité de leur domicile, s’accommodant ainsi de la différence de salaire. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, de nombreuses entreprises bruxelloises offrent la possibilité de télétravailler 2 ou 3 jours par semaine, ce qui rend l’argument du « travail dans sa région » moins pertinent. Les employeurs flamands doivent s’armer face à cette « concurrence » » explique Wouter Beuckels – Senior Manager Talent Management

Lenteur des progrès dans l’écologisation des parcs automobiles

Comme chacun le sait, les voitures de société restent populaires en Belgique. Le nombre de salariés qui voient leur salaire complété par une voiture de société a également augmenté en 2022. Toutefois, l’écologisation ou la verdurisation du parc automobile ne progresse que lentement. A peine 3,5% des voitures de société sont électriques et seulement 6,5% sont hybrides. La plupart des voitures électriques roulent dans la région de Bruxelles-Capitale, dans le secteur des technologies de l’information et dans les petites entreprises qui, en raison de leur taille limitée, peuvent réagir plus rapidement aux changements de fiscalité.

La question est de savoir si les salaires vont poursuivre leur tendance à la hausse au cours des prochains mois. La plupart des économistes s’attendent à ce que l’inflation diminue à nouveau dans un avenir proche, réduisant ainsi la pression sur les indexations. La guerre des talents, en revanche, va bien se poursuivre. Les entreprises sont conscientes de la nécessité de continuer à investir dans la « juste » rémunération de leurs employés et de recruter les bons profils en termes de compétences et d’engagement. Nous attendons dès lors avec impatience de connaître les résultats de notre prochaine édition – la 30ème – de notre enquête sur les salaires.

 

Source : Enquête salariale d’Hudson auprès de 781 entreprises et 219.556 employés en Belgique.

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