Les voitures de société émettent aujourd’hui 17 % de moins de CO2 qu’il y a sept ans. L’enquête menée par Acerta s’est inscrite dans le cadre du débat sur les voitures de société polluantes et le budget mobilité. Mais cette flotte plus écologique a aussi un coût pour nos entreprises : la valeur catalogue des voitures de société a augmenté de presque 22 % entre 2012 et 2018, passant de 24.793,39€ à 30.152,89€.
Il serait injuste de désigner la voiture de société comme le grand bouc émissaire de la pollution de l’air, car ce n’est pas correct en réalité, constate l’entreprise de services RH Acerta après une analyse de ses chiffres. Pourquoi la voiture de société n’est-elle pas le grand coupable ? Pour commencer, le nombre de travailleurs roulant en voiture de société est et reste une minorité. Il y a plus de non-voitures de société en circulation que de voitures de société. De plus, la stagnation ces dernières années du groupe de personnes ayant une voiture de société est un fait qu’Acerta a déjà pu déduire précédemment de ses chiffres.
Michaël Zahlen, Legal Consultant Acerta : « Le raisonnement selon lequel la pénurie sur le marché de l’emploi mettrait sous pression la rémunération et que la voiture de société pourrait gagner en popularité est incorrect. Le groupe de travailleurs ayant une voiture de société stagne. Parallèlement, l’attention croissante accordée à une gestion plus consciencieuse de la mobilité sur le marché du travail a pris une forme concrète, notamment via le budget mobilité et l’utilisation croissante du vélo pour les déplacements domicile – travail. »
Les voitures de société émettent 6 % de CO2 de moins que les véhicules particuliers.
Febiac, la fédération de l’industrie de l’automobile et du cycle en Belgique et au Grand-Duché du Luxembourg, a noté sur les voitures nouvellement immatriculées en 2017 des émissions CO2 moyennes de 119,2 pour les véhicules particuliers, contre 112 pour les voitures de société, soit 6 % de moins.
Acerta constate sur toutes les voitures de société dans ses données en circulation en 2018 – et donc pas uniquement les neuves – des émissions CO2 moyennes de 117,85. Ce chiffre est inférieur aux émissions CO2 moyennes des véhicules particuliers neufs. De plus, ces émissions de CO2 de 117,85 sont le résultat provisoire en baisse : en effet, de 2012 à 2019 – ces sept dernières années –, les émissions de CO2 des voitures de société n’ont fait que baisser, de pas moins de 17 % depuis lors. Le bénéfice réside surtout au niveau des voitures de société qui ont émis le plus en moyenne.
« Le fait que les résultats en termes de CO2 des voitures de société soient plus favorables que ceux des véhicules particuliers doit tout de même faire retentir une sonnette d’alarme – ou devrions-nous dire un klaxon – dans le débat sur l’avenir de la voiture de société. Remplacer les voitures de société par des véhicules particuliers n’est pas la garantie d’un air plus propre. Nous devons raisonner plus loin qu’un simple rejet de la voiture de société. »
Flotte de voitures de société plus jeune = plus écologique
Sur l’année 2017, Febiac rapporte pour la voiture un âge moyen de 8 ans 11 mois et 16 jours. Michaël Zahlen commente : « Nous savons que les voitures de société seront “plus jeunes” que l’âge moyen communiqué par Febiac. Les voitures de société sont en effet remplacées de manière systématique et plus rapidement – environ tous les 4 à 5 ans –, alors qu’on “use souvent jusqu’à la corde” un véhicule particulier. Le prix des voitures joue assurément un rôle en la matière. »
Les voitures neuves auront systématiquement de plus faibles émissions de CO2 que la génération précédente ; en général, les voitures neuves comprendront aussi davantage d’innovations technologiques, qui profitent à la sécurité routière – même des usagers de la route plus faibles.
L’écologisation de la voiture de société a aussi un coût pour l’employeur.
Parallèlement à la poursuite de la modernisation – notamment l’écologisation – de l’industrie automobile, les voitures sont devenues plus chères. Acerta a calculé le prix catalogue d’une voiture de société, hors TVA et avant ristournes : la médiane en 2019 s’élève à 30 152,89 €, contre encore 24 793,39 € en 2012. En termes de valeur catalogue, la voiture est donc devenue 21,62 % plus chère.
On s’attend pour la flotte de voitures de société à ce que la transition aux véhicules électriques et hybrides se poursuive, ce qui fera augmenter encore le prix d’une voiture.
Le travailleur paie toujours autant pour l’utilisation privée de la voiture de société.
Les émissions CO2 en baisse ont un prix pour l’employeur. L’achat ou le leasing de la voiture de société devient plus cher. Pour l’utilisation privée de la voiture de société, un avantage de toute nature est facturé au travailleur, sur lequel ce dernier paie des impôts. Cet avantage est fixé net sur la base, d’une part, des émissions de CO2 de la voiture (en baisse) et, d’autre part, du prix catalogue de la voiture (en hausse). Pour le travailleur, le prix de sa voiture de société est en moyenne resté identique ces dernières années.
Source: les données recueillies sont basées sur les données réelles de travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. Et plus précisément les travailleurs ayant une voiture de société au 31 mars de chaque année entre 2012 et 2019. Acerta a combiné l’analyse avec les chiffres publics de Febiac également.