L’absentéïsme de longue durée a atteint un taux record au cours du premier semestre 2020 sous l’effet de la pandémie.

Dans un contexte où le monde de l’emploi est frappé de plein fouet par le coronavirus, l’absentéisme de longue durée (plus d’un an) en Belgique a atteint un record sans précédent au cours du premier semestre 2020. Les absences de courte durée (moins d’un mois) ont, quant à elles, connu une forte baisse sur le marché du travail belge. Il s’agit d’une diminution artificielle causée par le système de chômage temporaire: il importe que les employeurs ne relâchent pas leurs efforts en la matière.

Le baromètre annuel du prestataire de services RH, Securex, sur l’absentéisme des travailleurs en Belgique montre que l’absentéisme de longue durée (plus d’un an), après des années de stabilisation, a atteint un niveau record (3,18%) lors du premier semestre 2020. Cela signifie qu’en moyenne, au cours du premier semestre 2020, plus de 3 salariés sur 100 étaient longuement absents depuis plus d’un an pour cause de maladie ou d’accident privé.

Le nombre d’absents de longue durée en Belgique n’a cessé d’augmenter entre 2008 et 2017. En 2018, pour la première fois depuis 10 ans, une augmentation non significative a été enregistrée, suivie d’une stabilisation en 2019. Cependant, la pandémie de coronavirus provoque indirectement une autre augmentation significative (+8%) au cours du premier semestre 2020.

« Il semble en effet qu’après de nombreux efforts, l’accent mis sur la réintégration des absents de longue durée dans de nombreuses entreprises se soit soudainement relâché durant le coronavirus puisque les entreprises se sont concentrées sur l’essentiel : la survie. La crise du coronavirus a surtout forcé les entreprises à maintenir un effectif assez bas afin de minimiser les coûts car de nombreux secteurs ont connu une baisse significative de leurs activités en général. L’activation des absences de longue durée ne semble pas être une priorité pour beaucoup d’employeurs en période de crise », explique Heidi Verlinden, HR Research expert chez Securex.

Securex appelle le gouvernement à fournir encore plus de soutien pour réactiver ce groupe des absents de longue durée car de nombreuses entreprises ne sont pas en mesure de le faire elles-mêmes en raison du contexte actuel.

« En se focalisant sur la « survie », les entreprises manquent de temps, d’argent et de travail pour offrir à ces personnes malades à long terme une trajectoire de reprise du travail, provoquant ainsi un cercle vicieux. Mais aujourd’hui, plus que jamais, ce groupe d’employés a besoin d’une plus grande attention afin d’éviter des conséquences dramatiques. Après tout, au plus un travailleur reste absent, au moins il a de chances de reprendre son travail » rajoute Heidi Verlinden.

Diminution artificielle de l’absentéisme de courte durée

Le nombre d’absences de moins d’un mois a chuté de façon spectaculaire au cours du premier semestre 2020. Après une légère tendance à la hausse ces dernières années (+11% en cinq ans), les absences de courte durée ont diminué de pas moins de 12% au cours des 6 premiers mois de 2020, par rapport à la même période de 2019. Cela s’applique encore plus fortement à la fréquence des absences : le nombre moyen de notifications de congé maladie par travailleur a diminué de pas moins de 20% au cours du premier semestre de cette année. Et ce, malgré une pandémie de coronavirus.

Comme expliqué dans un précédent communiqué de Securex, la diminution de l’absentéisme de courte durée s’explique surtout par les nombreuses personnes qui ont été mises en situation de chômage temporaire[1]. Les jours de maladie de ces personnes ne sont pas enregistrés par leur employeur.

« De nombreuses entreprises observent une diminution de l’absentéisme à court terme, et des coûts associés mais le problème n’a pas disparu pour autant », explique Stephanie Heurterre, Senior Consultant chez Securex. « Certains employeurs souhaitent réduire leurs efforts et leur approche de l’absentéisme. Cependant, les employés sont souvent plus stressés et moins impliqués dans le contexte actuel, souvent dû à la distance qui sépare le travail de l’environnement numérique mais de nombreux autres facteurs jouent un rôle. L’impact réel de la réduction de la motivation et de l’implication sur l’absentéisme ne se fera sentir qu’après la fin du système de chômage temporaire. C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de maintenir un dialogue ouvert avec les travailleurs, qu’ils soient absents (pour cause de maladie, de chômage économique, …), au bureau ou à la maison ou encore sur leur lieu de travail. Investir dans le maintien de la motivation et du bien-être est plus important que jamais en période de coronavirus. »

Le fait que l’absentéisme de courte durée des travailleurs actifs n’ait pas diminué est confirmé par des comparaisons supplémentaires avec des secteurs où on avait moins recours au chômage temporaire, tels que le secteur de la santé et de la protection sociale ainsi que les secteurs des banques et assurances.

Les chiffres montrent que dans ces deux secteurs – contrairement à la tendance générale – il n’y a pas eu de diminution de l’absentéisme de courte durée au cours du premier semestre 2020 (la légère augmentation n’est pas significative).

« Comme on peut le voir, dans ces secteurs où il y a beaucoup moins de chômage temporaire, le coût de l’absentéisme n’a pas diminué. Cela nous donne une idée de ce à quoi les employeurs pourront généralement s’attendre lorsque le système de chômage temporaire prendra fin. Il est donc illusoire de penser que lutter contre l’absentéisme est une bataille du passé », conclut Heidi Verlinden de Securex.

 

Source & méthodologie : les chiffres de cette étude sont valables pour un travailleur moyen dans une entreprise moyenne jusqu’à 1000 travailleurs dans le secteur privé belge. Au premier semestre 2020, l’échantillon était composé de 24.183 employeurs et 188.503 travailleurs.

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