Le stress et le risque de burn-out continuent d’évoluer négativement sur les dix dernières années, sans réel impact sur la mobilité professionnelle cependant.

En Belgique, les travailleurs ont ressenti davantage de stress, d’épuisement émotionnel et de distanciation, ainsi qu’un risque de burn-out plus élevé en 2023 qu’en 2022. C’est ce qui ressort des nouveaux chiffres d’IDEWE, le service externe pour la prévention et la protection au travail, sur la base de l’ARPS-i périodique (analyse de risques aspects psychosociaux) menée l’année dernière auprès d’environ 35.000 travailleurs dans notre pays.

« Parmi tous les paramètres de mal-être confondus, nous constatons que les chiffres ont légèrement augmenté par rapport à 2022 », affirme Lode Godderis, CEO d’IDEWE et professeur en médecine du travail à la KU Leuven. « Bien qu’il y ait une amélioration par rapport à 2021, la tendance globale fortement négative de ces dix dernières années est inquiétante. La part de personnes qui ressentent les paramètres de mal-être à un degré élevé a augmenté d’environ 40 % depuis 2014. »

15,5% des travailleurs concernés présentaient un risque élevé de burn-out en 2023, contre seulement 10,8% en 2014, soit une augmentation d’environ 40%. Le pourcentage de personnes sujettes à un « épuisement émotionnel important » est passé de 22,8 à 30,8%, et celui des personnes souffrant d’une « distanciation élevée » (doutes sur l’utilité de leur travail ou baisse de l’enthousiasme pour leur travail) est passé de 14,7 à 21,6% – qui constituent donc des augmentations similaires. Pour ce qui est du « stress important », les chiffres indiquent également une augmentation depuis 2020, mais aucun chiffre n’est disponible pour la période antérieure.

La satisfaction et l’intention de rester restent toutefois stables

Il est particulièrement frappant de constater que l’augmentation du mal-être semble avoir eu peu d’impact sur la satisfaction générale des travailleurs à l’égard de leur situation professionnelle ou sur leur intention de rester. C’est ainsi qu’en 2023, ils étaient 81,8% à se dire « plutôt satisfaits, satisfaits ou très satisfaits » de leur situation professionnelle générale (contre 80,3% en 2014) et 69,3% à éprouver une intention de rester élevée (contre 69,8% en 2014).

« Nous constatons également peu de fluctuations d’une année à l’autre, ce qui nous permet de parler d’une grande stabilité puisque la forte augmentation du stress et de l’épuisement émotionnel, entre autres, n’a visiblement pas d’impact à cet égard », explique Lode Godderis. « Cette tendance s’explique notamment par le caractère déterminant de la satisfaction relative au contenu du travail : ceux dont l’emploi a du sens ont moins vite tendance à le quitter. De même, le sentiment d’insécurité de l’emploi dissuade les travailleurs de démissionner, même en cas de niveau de mal-être élevé. Cela ne signifie pas pour autant que les employeurs n’ont pas tout intérêt à se pencher sur le stress et le burn-out : bien que ces paramètres ne semblent pas influencer les travailleurs dans leur volonté de changer d’employeur ou non, le risque d’absentéisme ou de baisse des performances est bien plus élevé. C’est non seulement très regrettable pour les travailleurs eux-mêmes, mais cela a également une incidence sur les collègues et sur le succès de l’organisation. »

Année du pic : 2021, pas 2020

La différence entre 2020 et 2021, respectivement la première et la deuxième année de la pandémie, est également frappante : le pic de mal-être dû aux mesures liées au coronavirus ne s’est pas produit en 2020, année dont les chiffres étaient dans la moyenne, mais seulement en 2021.

 

Source: IDEWE

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