Ces dernières années, les travailleurs belges ressentent de plus en plus de stress et sont plus souvent fatigués : c’est la conséquence d’une pression accrue au travail et d’un manque de véritables pauses détente. Plus d’un travailleur belge sur trois passent leur temps de midi à surfer sur Internet et à consulter les réseaux sociaux. 15 % des employés belges ne prennent même pas de pause à midi. Principes de base à appliquer lors d’une pause: mettez votre smartphone de côté, bavardez avec vos collègues et allez prendre l’air.
Via l’Enquête nationale du Bonheur, ménée par l’Université de Gand (UGent) et NN, nous avons aujourd’hui une idée plus précise de ce qui rend les Belges heureux et de ce qu’ils peuvent entreprendre pour vivre une vie (encore) plus heureuse. À intervalles régulières, de nouveaux résultats issus de l’enquête sont dévoilés. La semaine dernière, des chiffres concernant l’impact du travail sur notre bonheur ont été rendus publics. En moyenne, notre travail représente pre s d’un cinquième (18 %) de notre bonheur. Une part considérable, qui est trois fois plus importante chez les indépendants que chez les fonctionnaires. Ainsi, chez les indépendants, la satisfaction au travail détermine 32 % du niveau de satisfaction de vie en général, tandis que chez les fonctionnaires, elle n’en détermine que 9 %. Le stress a une influence négative sur notre satisfaction au travail et pas moins de 35,5 % des travailleurs belges déclarent ressentir du stress souvent ou quotidiennement.
Sur le plan social, la satisfaction des travailleurs génère aussi des avantages: des travailleurs heureux souhaitent continuer à travailler environ 5 ans de plus. Mais la pression croissante au travail a clairement un impact sur notre productivité. C’est pourquoi, NN a mené une nouvelle étude concernant les pauses au travail et leur impact sur la santé et la productivité.
11% des Belges se lèvent fatigués
Mais pas moins de 84% des Belges actifs éprouvent régulièrement du stress. 36 % dorment entre 7 et 8 heures par nuit, et pourtant 11% des Belges se lèvent en se sentant fatigués. 41% des personnes interrogées déclarent avoir chaque semaine une petite baisse de régime à la fin de la journée de travail, tandis que 32% la ressentent plusieurs fois par semaine. Chez 5% des répondants, ce ‘coup de mou’ est même quotidien. Pas moins de 7 Belges sur 10 déclarent même commettre de temps en temps une erreur au travail à cause de la fatigue. 65% ont régulièrement mal au dos, à la nuque ou aux épaules. 16% des travailleurs belges en souffrent même au quotidien.
La solution à ces baisses de régime tant physiques que mentales est pourtant évidente : faire régulièrement des pauses. Pas simple pour autant… Il ressort de l’étude que seulement 67% des employés belges prennent chaque jour leur pause-déjeuner. Les indépendants sont en revanche à peine 53% à prendre chaque jour des pauses. 10% des indépendants ne prennent même jamais de pause à midi. Les pauses-lunch des travailleurs belges deviennent aussi de plus en plus courtes. Auparavant, on prenait parfois le temps d’aller manger au restaurant, mais aujourd’hui 64% des employés ne prennent pas plus d’une demi-heure de pause sur le temps de midi. Près d’ 1 ouvrier sur 4 (27%) prend moins d’un quart d’heure pour son repas de midi. Le principe du « Time is money » n’a jamais été aussi bien appliqué.
Ce qui pose cependant problème c’est la qualité de notre pause-déjeuner. Seulement 42% des Belges interrogés prennent le temps de bavarder avec des collègues sur la pause de midi. 3 % des sondés vont faire du sport et 14% vont se balader. 36% restent scotchés devant un écran pendant leur pause. Tandis que 29% surfent sur Internet et 24% consultent les réseaux sociaux.
Les travailleurs plus jeunes prennent plus de pauses que les plus de 50 ans
Les travailleurs belges prennent aussi trop peu de pauses durant la matinée et l’après-midi. Mettre de côté son travail et se vider la tête en bougeant un peu ne va pas de soi pour 1 Belge actif sur 3. Pourtant 62 % trouvent qu’il est important de faire une pause. 32 % font des pauses de temps en temps, mais de préférence seuls. Les pauses-café collectives, connues aussi sous le nom de ‘Fika’, ne sont pas encore monnaie courante dans notre pays. Pas moins de 66 % des personnes interrogées déclarent ne jamais interrompre le travail en même temps que leurs collègues pour une pause-café. Chez les 20-34 ans, le chiffre passe à 57 % et il grimpe à 71 % chez les plus de 50 ans. Dans le groupe des 66 % qui ne prennent pas de pause collective, 37 % sont pourtant demandeurs. 1 jeune travailleur sur 2 aimerait faire une pause de type ‘Fika’ sur son lieu de travail. Chez les plus de 50 ans, le chiffre passe à 1 travailleur sur 3. Pourtant les pauses sont le meilleur moment pour créer des liens sociaux.
L’étude met également en évidence le fait que nous soyons sollicités à outrance. Pas moins de 41 % des travailleurs belges ne se détendent pas pendant leur pause. 43 % estiment qu’une pause permet de recharger ses batteries, mais 8 % trouvent que c’est une perte de temps et 7 % pensent que faire des pauses nuit à la concentration. Seulement 42 % des sondés sont satisfaits des possibilités de pause dans leur entreprise. 71 % des travailleurs déclarent que leur entreprise ne dispose pas d’un endroit convivial pour prendre un café. 1 employé sur 2 indique prendre son café à la machine à café, dans la cuisine. Il semble y avoir également un manque criant d’espaces pour faire du sport ou se détendre. Il y a des années, chaque bureau disposait d’une personne qui, plusieurs fois par jour, distribuait, sourire aux lèvres, des cafés et encourageait les employés à faire une pause. Entre-temps, cette fonction a été supprimée. Chez seulement 14 % des sondés, une personne est encore chargée de distribuer des cafés au travail.
Pour Jan Van Autreve, CEO de NN, les pauses offrent plusieurs avantages. « De trop nombreux chefs d’entreprise considèrent les pauses comme une perte de temps, mais selon moi, elles sont justement essentielles. Les pauses offrent de nombreux avantages. C’est pour cette raison que le concept de la pause « Fika », qui nous vient de Suède, a tellement de succès : en faisant une pause tous ensemble autour d’une tasse de café, on parle les uns avec les autres de manière tout à fait informelle. On apprend alors à mieux connaître ses collaborateurs et à les considérer avec respect », explique-t-il. « Sur notre lieu de travail, nous avons aménagé un coin café convivial à chaque étage. J’y passe chaque jour pour bavarder avec mes collègues. Cela crée une relation de confiance, et incite les collaborateurs à me parler de ce qui va bien et moins bien au sein de l’entreprise. Pour moi, la pause est un élément essentiel à la santé de l’entreprise. »
Méthodologie – Le bureau d’études indépendant Indiville a interrogé 1061 Belges actifs, âgés de 20 à 64 ans. 60% des répondants sont néerlandophones, 40% sont francophones. 54% des répondants sont des hommes, 46% sont des femmes.