« Recherche assistante administrative, de sexe féminin » Une erreur grossière que les employeurs ne commettront sans doute plus à l’avenir… En novembre dernier, le tribunal du travail de Bruxelles a condamné un employeur pour discrimination fondée sur le sexe dans le domaine de l’accès à l’emploi, après avoir refusé à un homme un poste « d’assistante administrative ».Après avoir répondu à une offre d’emploi pour un poste « d’assistante administrative » dont toutes les spécifications requises étaient libellées au féminin (par exemple, « vous êtes très rigoureuse, organisée et débrouillarde »), un candidat masculin a décidé d’y postuler, ayant des qualifications dans le domaine administratif. Sa candidature fut rejetée au motif que l’employeur recherchait « comme précisé dans l’annonce […] une assistante administrative, de sexe féminin ».
Le candidat a sollicité l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes qui, après avoir tenté vainement de trouver une solution par le biais d’une conciliation, a introduit l’affaire en justice.
Le tribunal du travail de Bruxelles a condamné, conformément à la loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre la discrimination entre les femmes et les hommes, l’employeur à payer une indemnisation financière de 5.308,59€, l’équivalent à trois mois de rémunération brute, à la victime et une indemnité de 1€ symbolique à l’Institut.
Les discriminations dans l’accès à l’emploi
Pour le directeur de l’Institut, Michel Pasteel, cette affaire illustre l’ampleur des stéréotypes dans notre société : « Trop souvent encore le sexe des candidat-e-s, qu’ils soient hommes ou femmes, est encore perçu comme le reflet de leur compétences professionnelles. Bien que les caractéristiques fondées sur le sexe ne peuvent pas être utilisées pour exclure un candidat, on constate encore chez certains employeurs des convictions selon lesquelles un homme ou une femme est plus ou moins indiqué-e pour exercer une certaine fonction ».
Les signalements introduits auprès de l’Institut confirment l’ampleur du phénomène. Le travail est le domaine où les discriminations sont les plus courantes. Ce sont principalement des femmes qui en sont victimes, même si, comme cette affaire le montre, des hommes sont parfois également concernés. Plus d’un signalement sur 3 est lié au recrutement et à la sélection (37%). Or, la discrimination dans l’accès à l’emploi est interdite comme toute autre forme de discrimination dans le domaine de l’emploi.
Toute plainte ou demande d’information relative à une discrimination fondée sur le sexe peut être adressée gratuitement et en toute confidentialité à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes via le numéro vert 0800/12.800, via email (egalite.hommesfemmes@iefh.belgique.be) ou via le site internet (http://igvm-iefh.belgium.be).
Source : Press Center