L’âge légal de la pension fixé à 67 ans entrera en vigueur en 2030, conformément au régime de pension actuel. La quasi-totalité des travailleurs affirment ne pas vouloir travailler jusqu’à cet âge légal. 56,7% des travailleurs pensent qu’ils ne parviendront même pas à travailler jusqu’à 65 ans, pour des raisons aussi bien mentales que physiques. Plus de la moitié (50,5%) des travailleurs de plus de 55 ans ont l’impression que leur employeur a peu d’intérêt pour la dernière phase de leur carrière professionnelle.
Tels sont les premiers résultats d’une nouvelle enquête publiée par Sexurex. « La tranche des 50 à 59 ans est la plus touchée par les absences de longue durée, et les femmes (dans 2/3 des cas) sont également surreprésentées. Si le travail n’est pas rendu moins pénible, le recul de l’âge de la pension ne suffira pas à maintenir la sécurité sociale à un niveau abordable. Pour certains travailleurs, l’absentéisme de longue durée est souvent la seule issue », déclare Frank Vander Sijpe, Directeur RH Trends & Insights chez Securex.
En 2015, le gouvernement fédéral a décidé que l’âge légal de la pension passerait de 65 à 66 ans en 2025 et à 67 ans en 2030. Les citoyens étant de plus en plus âgés, cette mesure a été jugée nécessaire afin que la sécurité sociale puisse rester abordable. Une enquête récente menée par Securex a indiqué que seule une petite minorité des travailleurs souhaite continuer à travailler jusqu’à 67 ans.
Lorsqu’il leur a été demandé jusqu’à quel âge ils pensaient pouvoir travailler, 56,7% ont répondu qu’ils ne pourront pas travailler jusqu’à 65 ans (l’âge actuel de la retraite). Lorsque la même question leur a été posée concernant le futur âge légal de la pension, fixé à 67 ans, 83,7% ont déclaré qu’ils ne parviendront pas à travailler jusque-là.
Outre la santé, la motivation (à savoir l’envie de travailler) est également un aspect important pour la poursuite du travail. Parmi les travailleurs interrogés, 71,2% ne veulent pas travailler jusqu’à 65 ans. En ce qui concerne le futur âge légal de la pension, fixé à 67 ans, pas moins de 91,5 % des travailleurs déclarent ne pas vouloir travailler jusqu’à cet âge.
« Il est clair que pour maintenir la sécurité sociale abordable, nous devons non seulement repousser l’âge légal de la retraite, mais aussi faire en sorte que les emplois demeurent supportables. Les chiffres de l’INAMI démontrent que la tranche des 50 à 59 ans est la plus touchée par les absences de longue durée, pour cause de dépression ou de burnout. Il est absolument crucial que nous continuions à stimuler les plus de 55 ans et à leur offrir un emploi dans lequel ils se sentent valorisés, sont reconnus et, s’ils le souhaitent, bénéficient d’opportunités de développement », poursuit Frank Vander Sijpe, Directeur RH Trends & Insights chez Securex.
Différence entre jeunes travailleurs et travailleurs âgés
Les travailleurs de plus de 55 ans évaluent leurs opportunités d’emploi différemment de la manière dont leurs plus jeunes collègues l’évaluent. Les travailleurs plus âgés sont plus enclins à considérer que leur emploi correspond à leur projet professionnel (83,4% contre 75,2%), mais ils sont moins susceptibles de penser qu’ils pourraient rapidement trouver un emploi équivalent dans une autre organisation ou chez leur employeur actuel. Les jeunes travailleurs sont plus enclins à penser qu’ils savent à qui s’adresser pour trouver un nouvel emploi : 32,9% des travailleurs de moins de 55 ans ne savent pas à qui s’adresser et chez les plus de 55 ans, ils sont 42,8%. Plus de la moitié des plus de 55 ans (50,5%) estiment que leur employeur s’intéresse peu à ce qu’ils accompliront lors de la dernière phase de leur carrière professionnelle. Chez les jeunes travailleurs, ce pourcentage ne s’élève qu’à 41,7%.
« Les travailleurs qui en sont au crépuscule de leur carrière sont plus susceptibles que leurs plus jeunes collègues de se sentir piégés au sein de leur emploi actuel et d’avoir peu d’opportunités. Il est essentiel que nous ne nous contentions pas seulement d’épargner les travailleurs qui se dirigent vers la fin de leur carrière, mais que nous leur offrions des possibilités suffisantes de jouer un rôle utile au sein de l’organisation, voire en dehors. Les employeurs peuvent, par exemple, les désigner comme mentors pour leurs plus jeunes collègues ou encore être à temps partiel dans l’enseignement : de cette manière, leurs connaissances ne seront pas perdues », recommande Nathalie Mertens, Managing Partner chez Securex Consulting.
Source: les chiffres de cette étude proviennent d’une enquête que Securex a réalisée dans différents secteurs en mai 2021. L’échantillon comprend 1 512 travailleurs et est représentatif du marché du travail belge en termes de sexe, d’âge, de statut, de taille d’entreprise et de région.