Selon une étude menée par Attentia auprès de 15 000 travailleurs belges en 2015, près de huit travailleurs belges sur dix déclarent se sentir concernés par leur travail et éprouvent du plaisir à travailler. L’enquête relève cependant que près de 25 % des travailleurs interrogés déclarent éprouver le besoin de souffler, ce qui peut être interprété comme un signe annonciateur d’une forme d’épuisement.
Ce dernier groupe de travailleurs est en effet plus susceptible de tomber malade. En mettant en place un plan d’action sur mesure, les employeurs peuvent agir sur les causes de cette fatigue avant qu’il ne soit trop tard. Bref, il est temps de mettre en place une politique de prévention du stress. En général, « travail motivant » rime souvent avec « plaisir au travail » et « sentiment d’investissement », tandis qu’agir sur les exigences, notamment la « charge de travail » permet de réduire le « besoin de souffler ».
Le travailleur belge s’investit beaucoup dans son travail.
L’étude menée par Attentia révèle que près de 80 % d’entre eux évaluent de manière positive leur « investissement » professionnel et leur « plaisir à travailler ». « Ce sont des résultats appréciables. Toutefois, nous constatons que 25 % des travailleurs éprouvent le besoin de souffler, ce qui traduit une certaine tension ou fatigue. Si ce besoin est criant, cela signifie que le collaborateur est proche de l’épuisement. C’est d’ailleurs le premier symptôme du burn-out. Les travailleurs belges se sentent investis sur le plan professionnel et sont prêts à travailler beaucoup, même si un quart d’entre eux éprouve un sentiment de fatigue alarmant ou des difficultés à se détendre. Les employeurs feraient bien d’être attentifs à ces signaux », ajoute Sylvie De Meyer, Stress management consultant chez Attentia.
Les principales sources de stress et de motivation
En termes « d’avancement de carrière », les travailleurs belges réalisent des scores assez faibles. En général, le travailleur belge estime que ses chances d’obtenir une promotion ou une augmentation de salaire sont plutôt faibles. Par ailleurs, les scores sont également négatifs en ce qui concerne : l’appréciation de la rémunération, l’organisation du travail, chances de développement personnel (mise en valeur des compétences) et de participation.
Heureusement, un certain nombre de points positifs influent sur les sources de motivation : la « sécurité de l’emploi » est le point qui obtient le meilleur score, suivi par la « charge émotionnelle », la « pénibilité du travail », « l’ambigüité des rôles », la « variété des tâches », mais également « le leadership », le « soutien des collègues et du personnel d’encadrement » et le « climat de bien-être ».
Les 35-45 ans éprouvent un grand besoin de souffler
Ce ne sont pas les travailleurs les plus âgés, mais bien ceux qui se situent dans la tranche d’âge 35-45 ans qui éprouvent le plus le besoin de souffler. Les plus jeunes (les collaborateurs de moins de 25 ans) et les plus âgés (les collaborateurs de plus de 55 ans) déclarent éprouver moins le besoin de souffler.
Nous savons également que l’ancienneté joue un rôle déterminant. « En ce qui concerne l’ancienneté, on constate que le plaisir au travail diminue avec le temps. Toutes les organisations sont d’ailleurs confrontées à un défi important : créer un environnement de travail propice au maintien du plaisir au travail et à l’investissement des collaborateurs. Bien entendu, nous déconseillons aux entreprises d’attendre que leurs collaborateurs aient atteint l’âge de 35 ans ou plus pour entreprendre des actions. En effet, il est important d’identifier le plus tôt possible de manière proactive les facteurs qui influent sur le bien-être de l’ensemble des catégories d’âge », précise Kristel Bracke, Directrice Prévention et Protection chez Attentia.
Envie de travailler et charge de travail vont de pair chez les cadres
Si les cadres éprouvent un besoin plus important de souffler, ils s’investissent cependant davantage dans leur travail et éprouvent davantage de plaisir à travailler.
Afin de mettre en place un suivi, il convient d’examiner avec les employeurs et les collaborateurs les motifs de démotivation. Cela permet de mettre en place une action préventive. Le fait d’avoir un un travail qui offre des « possibilités d’évolution de carrière et de développement personnel » (« mise à profit des compétences », « sentiment d’effectuer un travail utile ») et la « variété des tâches » sont des éléments importants pour renforcer le « plaisir au travail ». En matière de stress, la prévention consiste à réduire le « besoin de souffler » : la « charge de travail » (comprise en termes de « rythme de travail » et de « charge émotionnelle ») est pour de nombreuses entreprises un levier d’action qui permet d’obtenir rapidement des effets rapides. C’est du moins ce que révèle l’analyse régressive menée par le groupe Attentia sous la supervision de Guy Notelaers, professeur en psychologie du travail et en psychologie des organisations à l’Université de Bergen (Norvège) et à la Katholieke Universiteit Leuven (Belgique).