Le bien-être au travail peine à prendre place dans la stratégie de nos entreprises, selon 89% des participants belges à l’enquête ‘Human Capital Trends’.

Le 10e rapport annuel de Deloitte « Human Capital Trends » révèle que les organisations n’exploitent pas encore entièrement le potentiel des technologies de nature à humaniser le monde du travail. Sur l’ensemble des répondants belges, 89% déclarent que la stratégie de leur organisation ne cherche pas explicitement à intégrer le bien-être dans le travail. Cela représente une occasion manquée notable, en particulier dans le contexte du COVID-19. Et l’impact sur la confiance des collaborateurs vis-à-vis des employeurs est potentiellement désastreux.

En ce qui concerne les compétences nécessaires pour préparer le personnel aux évolutions futures, 55% répondent qu’une part importante de leur effectif (entre la moitié et la totalité) va devoir changer ses aptitudes et capacités dans les trois années qui viennent. Ceux qui sont prêts ou tout à fait prêts à agir ne dépassent pas 34%. Près de la moitié des organisations belges font appel à l’intelligence artificielle pour épauler leurs collaborateurs. Dans 13% des cas seulement, l’intelligence artificielle (IA) est appelée à remplacer des employés.

« Le bien-être physique et mental du personnel, ainsi que sa sécurité financière, ont encore gagné en importance dans le contexte de la pandémie COVID-19. Tandis que les organisations préparent le retour graduel à l’activité normale, le moment est bien choisi pour intégrer le bien-être dans chaque aspect de la conception et de l’exécution du travail. Une excellente occasion pour revoir fondamentalement le travail dans un esprit de productivité et de bien-être. Le bien-être des employés ne concerne plus seulement les RH. Il faut en faire une priorité du conseil d’administration », déclare Yves Van Durme, associé Global Human Capital chez Deloitte.

Intégration du bien-être : les organisations belges en retard

En matière d’intégration du bien-être dans le travail, les organisations belges ont du retard à rattraper. Parmi les répondants belges, non moins de 89% déclarent que la stratégie de leur organisation ne cherche pas explicitement à intégrer le bien-être dans le travail, une occasion manquée considérable (à comparer à 79% à l’échelle globale et 82% en Europe occidentale). Dans près de 30% des situations, les dirigeants ne pratiquent pas le bien-être et n’en font pas ouvertement la promotion (contre 20,5% à l’échelle globale et 22,5% en Europe occidentale). Pourtant, 70% des répondants belges considèrent le bien-être comme une condition importante ou très importante du succès de l’organisation. Presque tous (91%) font du bien-être une responsabilité de l’organisation.

Lorsqu’il s’agit de mesurer l’impact du bien-être sur la performance de l’organisation, 55% des répondants constatent une absence totale de mesures. Dans les organisations qui effectuent des mesures, la majorité estime que leur impact est largement positif en termes d’amélioration de l’expérience du travail. Pour moins de 40% des répondants, la stratégie de bien-être influence positivement d’autres aspects de l’activité, notamment l’expérience client, les résultats financiers, la réputation, l’innovation et la capacité d’adaptation.

Selon 55% des répondants, le personnel devra adapter ses compétences et capacités

Dans les trois années à venir, une part importante (entre la moitié et la totalité) des employés vont devoir adapter leurs compétences et capacités, estiment 55% des répondants belges. Pourtant, seulement 34% sont prêts ou tout à fait prêts à affronter cette tendance, contre 42% à l’échelle globale.

Bien que les organisations expérimentent une variété de stratégies pour préparer leur personnel aux évolutions futures, 68% déclarent que leur organisation n’investit que modestement, voire pas du tout, dans l’actualisation des compétences. Pour 37% des répondants, le principal obstacle au développement du personnel est la difficulté d’identifier les besoins et les priorités. Seulement 15% font confiance « dans une large mesure » à leur organisation pour anticiper les compétences dont elle aura besoin dans trois ans.

« Le COVID-19 nous le rappelle la rapidité avec laquelle les compétences techniques deviennent dépassées. Les organisations devraient investir dans des capacités plus durables comme la créativité, la collaboration, la réflexion critique et l’intelligence émotionnelle », ajoute Nathalie Vandaele, Human Capital Lead Deloitte Belgium.

Près de la moitié des répondants belges font appel à l’IA pour épauler leurs collaborateurs

« L’intelligence artificielle fait son entrée sur le terrain. La question critique n’est pas de savoir si elle va affecter les emplois, mais comment. Le COVID-19 a montré que si la technologie est à même de compléter et d’enrichir le travail, elle ne remplace pas l’indispensable élément humain. Il est encourageant de voir que près de la moitié des organisations belges font usage de l’IA pour assister leurs collaborateurs, alors qu’un peu plus de 10 pour cent s’en servent pour remplacer des emplois humains. Aux yeux de la majorité, le nombre de postes va rester le même ou augmenter à la faveur du recours à l’IA », selon Nathalie Vandaele.

Plus de la moitié des répondants utilisent l’IA pour améliorer la constance et la qualité. Dans 27% des cas, le but est d’aider les travailleurs à obtenir des informations, plus que dans le monde (16%) et en Europe occidentale (21,5%). Étonnamment, à peine 19% des répondants belges investissent de manière significative dans l’actualisation des compétences à l’appui de leur stratégie IA, une tendance que l’on observe aussi en Europe occidentale et globalement.

Par ailleurs, près de 80% des répondants belges expriment des préoccupations éthiques quant à l’avenir du travail dans leur organisation (p.ex. confidentialité et contrôle des données personnelles des employés, juste rémunération, gestion de l’impact de l’automatisation sur l’effectif), un résultat comparable au chiffre global (85%) et à celui de l’Europe occidentale (78%). S’ils sont convaincus que ces aspects relèvent de la responsabilité de leur organisation, seulement 21,39% des répondants belges déclarent que les politiques et le leadership sont en place pour gérer l’éthique dans le travail de demain.

 

Source : Depuis 2010, Human Capital Trends recense la réflexion et l’action des principales organisations. L’échantillon comprend des entités nord-américaines parmi les plus grandes et les plus influentes. Près de 9.000 organisations ont été interrogées dans 119 pays. Avec des réponses émanant de 492 départements RH (24%), IT (11%) et métier (65%) de Belgique, l’échantillon couvre un éventail de secteurs et réunit des entreprises de toutes les tailles. Le rapport « Belgian 2020 Human Capital Trends » est représentatif des défis et des opportunités que les organisations rencontrent en 2020 en termes de RH et de métier.

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