Avec une sensibilisation accrue aux sujets tels que l’égalité des sexes, la discrimination raciale ou celle fondée sur l’âge, et la montée de mouvements tels que #BlackLivesMatter, il est clair que la diversité connait une attention croissante dans toutes les facettes de la société. C’est pourquoi StepStone a voulu se pencher sur ce sujet dans le cadre du monde du travail belge. Pour 7 salarié·e·s sur 10, la diversité dans son ensemble est un sujet-clé du monde du travail. Lors de la recherche d’un nouvel emploi, il est même considéré comme important ou très important pour 63% d’entre eux/elles. Par ailleurs, il est interpellant de constater que 71% des répondant·e·s ont confirmé avoir déjà été victimes de discrimination sur le lieu de travail.
Deux salarié·e·s belges sur trois (66 %) interrogé·es ont déclaré que leur entreprise et leur employeur se portaient bien ou très bien en matière de diversité et d’inclusion. L’autre tiers déclare que leur employeur ne répond pas (24 %) ou pas du tout (10 %) aux attentes.
Mais où les employeurs sont-ils les mieux notés par leurs employé·e·s ? Pour 8 sur 10 (78 %), ce serait en termes de mixité de la main-d’œuvre sur leur lieu de travail.
Deux autres points-clés ont obtenu un score élevé : l’intégration de l’égalité des sexes (75%) et la promotion des jeunes travailleur·euse·s au sein de l’entreprise (75%). Par ailleurs, 65 % des répondant·e·s ont déclaré qu’ils/elles donneraient une bonne ou très bonne note à leur employeur en ce qui concerne la présence d’une main-d’œuvre multiculturelle, en y incluant diverses ethnies et nationalités.
Il y avait cependant un sujet précis où les entreprises étaient remarquablement moins bien notées. Pour plus de la moitié des répondants (53 %), leur entreprise n’est pas performante (du tout) en ce qui concerne l’intégration des personnes handicapées.
Diversité et inclusion sont des sujets importants pour la majorité des employé·e·s
Il est indubitablement positif que la plupart des employeurs obtiennent de bons résultats en général, car pour la plupart des employé·e·s, la diversité est un sujet essentiel. Plus de 8 personnes sur 10 ont déclaré que la diversité au travail est un sujet de discussion important (44 % très important et 43 % important) alors que pour 13 % des répondant·e·s, la diversité n’est pas importante. Ce dernier chiffre se répartit entre 9 % qui pensent que ce n’est pas important et 4 % qui pensent que ce ne l’est pas du tout.
Un pourcentage impressionnant de 92 % trouverait motivant que leur employeur promeuve activement l’égalité des chances en matière de carrière. Huit personnes sur dix trouveraient également motivant que leur direction s’engage en faveur d’une plus grande diversité dans l’entreprise.
Il est en revanche inquiétant de constater que 31 % des personnes interrogées ont déclaré que la diversité n’était pas présente dans leur entreprise actuelle.
Le Professeur de médecine du travail à la KU Leuven, Lode Godderis ajoute : “Avec la génération du baby-boom qui s’éteint lentement mais sûrement, le marché du travail se resserre. Tous les talents sont nécessaires. Dans la guerre des talents, ce n’est pas seulement le salaire qui fait la différence, mais aussi la culture organisationnelle, ce qu’elle représente et ce qu’elle veut propager. L’attention portée à la diversité et à l’inclusion peut donc être attrayante pour les employé·e·s potentiel·le·s”.
Les entreprises qui recrutent doivent être attentives aux problématiques de diversité, selon la plupart des candidat·es belges
La diversité est importante pour la plupart des employé·e·s dès la première impression. Lorsqu’ils/elles postulent à un emploi, 63 % des répondant·e·s ont déclaré qu’ils/elles sont plus susceptibles de postuler à des emplois dans des entreprises qui se montrent publiquement tolérantes et diversifiées. Plus de deux personnes sur trois (68 %) ont également indiqué qu’elles étaient plus susceptibles de postuler à des emplois dans des entreprises qui promeuvent l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Plus de 8 personnes sur 10 (81 %) ont même déclaré explicitement qu’elles souhaiteraient jouer un rôle dans une équipe ou une entreprise véritablement diversifiée (sexe, âge et origine ethnique).
“Il ne s’agit pas seulement de rédiger l’offre d’emploi en conséquence, mais aussi d’y prêter attention pendant les entretiens d’embauche par exemple, où notre inconscient peut jouer un rôle, et nous amener à des attitudes discriminatoires involontaires. C’est pourquoi il est important d’en être conscient, afin de pouvoir s’adapter”, précise le professeur Godderis.
Le professeur Godderis ajoute : “Examinez bien toutes les règles et procédures et voyez s’il n’y a pas de discrimination dans ce domaine. De même, dans la communication interne et externe, il est important de tenir compte de la diversité, afin que chacun·e puisse se sentir représenté·e “.
Et pourtant, 7 personnes interrogées sur 10 ont déjà été victimes de discrimination au travail au cours de leur carrière
Malheureusement, à la question de savoir s’ils/elles avaient déjà été victimes de discrimination au travail auparavant, 71 % des répondant·e·s ont répondu par l’affirmative. Les 29 % restants ont déclaré n’avoir jamais subi de discrimination au cours de leur carrière.
La discrimination fondée sur l’âge, le sexe et/ou l’origine ethnique, et/ou la race a également été mentionnée lorsque les répondant·e·s ont été invité·e·s à indiquer pour quelles caractéristiques ils/elles pourraient un jour subir une discrimination.
Ici, les scores sont encore plus élevés : 65% pensent qu’ils/elles pourraient un jour être victimes de discrimination en raison de leur âge, 28% en raison de leur sexe ou de leur genre et 21% en raison de leur origine ethnique. La quatrième caractéristique la plus souvent mentionnée est la discrimination en raison des responsabilités parentales (19%).
Ces cas (ou craintes) de discrimination semblent confirmés par les déclarations des répondant·e·s :
- 87% des répondant·e·s ont déclaré que les travailleur·euse·s de plus de 50 ans ont moins de chances que les autres sur le marché du travail
- 69% ont déclaré que les travailleur·euse·s issu·e·s de minorités ethniques sont désavantagé·e·s sur le marché du travail, à compétences et expériences égales.
- 67% ont déclaré que les hommes ont un avantage sur les femmes pour les promotions au travail, même s’ils ont des qualifications et une expérience similaires.
Méthodologie : StepStone a réalisé cette enquête en novembre 2020. Nos analystes ont examiné les données pour s’assurer que la représentation et la validité des réponses des répondant·e·s sont exactes. Au total, 2394 questionnaires ont été remplis et soumis en néerlandais (1243), en français (836) et en anglais (315).