SeulEn réponse à l’impact potentiel de la pandémie de la COVID-19, 71% des entreprises ont envisagé de mettre en place de nouveaux avantages sociaux pour les employés. La majorité des employeurs belges s’attendent à ce que les salaires des nouvelles recrues restent stables, voire diminuent, en 2021, selon une étude de l’agence de recrutement Robert Half. Pour alléger l’impact de la pandémie de la COVID-19, de nombreuses entreprises introduisent de nouveaux avantages extra-légaux. Il semble également que le travail à domicile ainsi que le recrutement à distance deviennent des tendances qui perdureront après la pandémie.
Ces chiffres seront publiés à l’occasion du lancement du Guide des Salaires 2021, qui rassemble les informations propres aux salaires dans les domaines de la comptabilité, des finances, de la technologie et du soutien administratif.
« Nous avons observé une grande résilience de la part des entreprises belges. En tant qu’employeur, il est primordial de créer un environnement dans lequel le changement n’est pas considéré comme une barrière ou un facteur perturbateur, mais comme la nouvelle norme. » affirme Joël Poilvache, Directeur de Robert Half.
Les salaires restent inchangés
La majorité des salaires restent au même niveau qu’avant la crise liée au coronavirus. Un peu moins de la moitié des employeurs belges (48%) déclare que les salaires des employés actuels et nouvellement embauchés sont restés identiques. 32% d’entre eux affirment qu’il y a eu une augmentation et 1 employeur sur 5 (20%) nous font savoir que les salaires ont baissé.
Cependant, lorsqu’ils se tournent vers l’avenir, les cadres dirigeants belges sont plus optimistes. La majorité d’entre eux (63%) s’attend à ce que les salaires restent inchangés en 2021 et 20% s’attendent tout de même à une augmentation, tournant généralement autour de 10% du salaire de base. Cependant, 17% des personnes interrogées prévoient une baisse des salaires dans l’année à venir.
Le travail à domicile massif a également un impact sur les salaires belges.
Traditionnellement, les salaires sont plus élevés à Bruxelles en comparaison avec le reste du pays, mais grâce au travail à domicile, les entreprises ont pu élargir leur zone de recherche de talents par rapport à la situation avant la crise du COVID-19. 86% des employeurs déclarent qu’ils recrutent déjà ou prévoient de recruter des gens qui vivent plus loin et qui travailleront à distance, d’ici 2021. En outre, 26% déclarent payer les salaires en fonction de la localisation de l’entreprise, 38% en fonction de l’emplacement du domicile du candidat et 34% utiliseront une combinaison des deux.
Les bonus resteront très stables en Belgique, même si les cadres supérieurs admettent qu’ils sont inférieurs à la normale.
« Les employés ont vraiment repoussé leurs limites durant cette pandémie. Ils ont souvent dû travailler plus d’heures, assumer plus de responsabilités, acquérir rapidement de nouvelles compétences. De plus, certains ont dû travailler tout en s’occupant de leurs enfants. Cela a incité beaucoup d’entre eux à réfléchir à leurs priorités professionnelles, à leurs valeurs ainsi qu’à leurs salaires. Les employeurs doivent donc rester au courant des dernières tendances en matière de rémunération et agir rapidement afin de retenir les talents. » déclare Joël Poilvache, Directeur de Robert Half.
De nouveaux avantages
L’étude de Robert Half montre en effet que les employeurs sont toujours préoccupés par la rétention des talents. 8 employeurs sur 10 (80%) se disent inquiets, 34% d’entre eux se disent très inquiets. Ils sont particulièrement préoccupés par la charge de travail élevée du personnel (40%), mais ils sont également conscients du fait que les augmentations de salaires sont limitées (27%).
Toutefois, la pandémie de la COVID-19 et, par conséquent, le travail à domicile massif créent de nouveaux avantages extra-légaux et des compensations pour les entreprises belges. Depuis le début de la crise, 71% des employeurs ont déjà mis en place de nouveaux avantages pour les salariés tels qu’un soutien psychologique (38%), une compensation pour l’achat d’équipements de bureau à domicile (36%), des congés payés supplémentaires pour raisons familiales (33%), des services de garde d’enfants (32%) ainsi que des programmes de bien-être (27%).
Le travail à domicile et travailler de manière flexible sont des « must » pour de nombreux employés
Assurer un équilibre entre vie professionnelle et vie privée reste une priorité pour de nombreux employés. Plus de la moitié des salariés belges (60%) souhaitent conserver la possibilité de travailler à domicile même après le confinement. 57% des employeurs envisagent établir un horaire flexible permettant aux salariés d’organiser eux-mêmes leurs temps de travail. La moitié des cadres dirigeants sont ouverts à de nouvelles alternatives telle que plus de travail à temps partiel (50%), une semaine de travail à temps-plein étalée sur 4 jours au lieu de 5, ou au travail partagé lorsqu’un emploi à temps plein est partagé par deux employés à temps partiel (42%).
« Les salaires restent bien sûr un élément important pour les employés. Mais des avantages supplémentaires destinés à mieux gérer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, comme le travail à domicile et le travail flexible, deviendront aussi absolument indispensables dans la période post-COVID-19 ». ajoute Joël Poilvache. « Dans la situation économique actuelle, qui devrait se poursuivre pendant un certain temps encore, même la perspective d’un gel des salaires dans les prochains mois peut être acceptée si les dirigeants peuvent s’assurer que les avantages non-financiers sont suffisamment favorables et adaptés aux besoins des employés ».
Les entreprises continuent tout de même d’embaucher
Malgré la pandémie, 91% des entreprises belges ont embauché ou formé à distance du nouveau personnel pendant le confinement. Les entretiens par visioconférence et le raccourcissement du processus d’embauche ont été les changements les plus fréquents opérés au cours des derniers mois. De plus, 88% des entreprises qui ont embauché à distance de nouveaux employés prévoient d’engager du personnel à temps plein ou temporaire d’ici la fin du mois de décembre.
Les secteurs avec une forte demande de nouveaux collaborateurs après le confinement sont notamment le secteur de la comptabilité, de l’industrie, du commerce de détail, de l’agroalimentaire, ainsi que des produits de grande consommation.
Joël Poilvache conclut que : « S’il est vrai que les pertes d’emplois en Belgique et dans le monde sont une conséquence malheureuse de la pandémie actuelle, l’impact de la COVID-19 est loin d’être uniforme dans tous les secteurs. Des opportunités existent toujours – grâce notamment aux nouvelles opportunités offertes par le travail à distance. De nombreuses entreprises s’efforcent de trouver les talents dont elles ont besoin pour soutenir les nouvelles opportunités créées par la pandémie. Les professionnels possédant les compétences requises savent qu’ils ont encore des options, et les employeurs doivent se rendre compte qu’ils doivent offrir un package salarial et des avantages sociaux compétitifs afin de retenir d’une part les talents et d’attirer ainsi que d’ancrer d’autre part les meilleurs candidats pour le restant de l’année 2020 – et au-delà. »
Source : Guide des Salaires Robert Half – Les chiffres du rapport proviennent également de notre enquête sur le lieu de travail, une enquête indépendante menée en juillet 2020 auprès de 100 CFO et directeurs financiers belges, de 100 CIO belges ainsi que de 100 cadres supérieurs belges disposant d’un pouvoir de recrutement.