Le coronavirus a un poids important sur le bien-être mental du Belge actif. Malgré la reconnaissance des efforts déployés par les employeurs en matière de sécurité et d’hygiène sur le lieu de travail, quatre travailleurs sur dix ressentent davantage de stress au travail en raison de la crise du coronavirus prolongée. Un quart déclare aussi que la crise du coronavirus les rend moins heureux sur leur lieu de travail. Quatre sur dix ne trouvent pas toujours le soutien nécessaire auprès de leur patron.
La plupart des collaborateurs sont très satisfaits de la manière dont leur employeur garantit la sécurité physique au bureau. 75 % des collaborateurs se disent rassurés à ce sujet. Les règles concernant la distanciation et l’hygiène sont donc bien respectées sur le lieu de travail. Les employeurs ont été stricts à ce sujet, car il faut à tout prix éviter un reconfinement. Les chiffres font également valoir la nécessité d’éviter un reconfinement général avec passage au travail à domicile permanent.
1 sur 5 craint de perdre son emploi en cas de reconfinement
Plus de la moitié des collaborateurs (52 %) sont d’avis que l’entreprise est prête à un reconfinement, si celui-ci devait se produire. Cela ne signifie cependant pas qu’ils pensent pouvoir s’en sortir indemnes : 1 sur 5 craint pour son propre emploi, 18 % craignent une faillite si cela devait arriver.
Benoît Caufriez, Director Acerta Consult déclare : « Les collaborateurs sont nombreux à apprécier l’engagement de l’employeur pour leur sécurité physique dans un environnement de travail sûr. Les mesures consistent à se laver les mains, à garder ses distances, à respecter des plans de circulation, etc. Toutefois, la santé de chacun ne repose pas que sur la partie physique. Nous constatons beaucoup d’insécurité et de peur parmi les collaborateurs : pour une personne sur trois, le coronavirus a une influence négative sur le sens du travail, 1 sur 3 craint que des licenciements tombent et 1 sur 5 a peur pour son propre emploi. Sur le plan mental, les collaborateurs ne voient clairement pas encore l’environnement de travail comme étant sûr. »
4 collaborateurs sur 10 sont plus stressés en raison du coronavirus
La crise du coronavirus a donc également des répercussions à ne pas sous-estimer sur le bien-être psychologique de la population. C’est également le cas sur le lieu de travail. Les réponses des collaborateurs interrogés montrent que près de quatre sur dix ressentent plus de stress. Autre donnée frappante : un quart des collaborateurs (24 %) indiquent être moins heureux.
« L’impact sur la productivité des collaborateurs est divisé: le groupe dont la productivité augmente est aussi important que le groupe dont la productivité diminue. Cela diffère donc fortement d’un collaborateur à l’autre, c’est pourquoi une approche individuelle est nécessaire. Mais le stress, l’incertitude et la peur sur le lieu de travail ont un effet paralysant. C’est précisément maintenant que la flexibilité et la créativité sont particulièrement importantes. Une partie de l’explication réside peut-être dans l’augmentation de la charge de travail et le fait que la frontière entre vie privée et vie professionnelle s’estompe. Le dynamisme mental du travailleur est affecté par une combinaison de facteurs environnementaux comme la réduction des contacts sociaux, l’incertitude concernant les écoles, les membres de la famille qui doivent être mis en quarantaine et les règles en constante évolution. Cela fait beaucoup pour un collaborateur. »
40 % déplorent un manque de soutien de la part de leurs dirigeants
Si vous ne vous sentez pas bien sur votre lieu de travail, il est préférable de frapper à la porte de votre patron. Néanmoins, dans certains cas, c’est là que le bât blesse. 6 collaborateurs sur 10 déclarent avoir suffisamment de contacts avec leurs dirigeants et/ou collègues afin de pouvoir effectuer leur travail correctement en cette période de coronavirus. Quatre sur dix indiquent explicitement qu’ils manquent de soutien de leur dirigeant. Cependant, être régulièrement en contact, réfléchir ensemble et montrer de l’intérêt sont des éléments indispensables pour traverser ensemble la crise du coronavirus sur le lieu de travail.
Benoît Caufriez : « Nous ne devons pas oublier que toute cette situation du coronavirus engendre également de l’incertitude chez les dirigeants. Personne n’y a jamais été confronté auparavant. Comment diriger à distance ? Comment obtenir une cohésion d’équipe si votre personnel travaille de son domicile ? Pour apporter le soutien mental nécessaire aux collaborateurs, les employeurs devraient mieux encadrer les dirigeants afin qu’ils soient eux-mêmes plus sûrs d’eux. À partir de là, ils peuvent ensuite travailler sur la volonté et la capacité de leur personnel à faire face aux changements en cours. »
Source : les données sont issues de l’enquête biennale à grande échelle qu’ACERTA fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès de 2072 travailleurs. Cela constitue un échantillon représentatif du marché du travail sur la base des chiffres les plus récents de Statbel. Cette enquête est le pendant de l’enquête biennale d’Acerta auprès des employeurs en 2019 et s’est déroulée du 1er au 21 septembre 2020.