Le Ministre des Pensions, D. Bacquelaine, a souhaité mettre la pression sur les organisations syndicales afin d’obtenir une proposition précise quant aux critères de pénibilité que ceux-ci veulent voir pris en compte dans les droits à la pension. Et pendant ce temps, la FEB met en garde contre la démarche qui risque dès à présent de vider la réforme de sa substance…
Les partenaires sociaux se sont réunis au sein du Comité national des pensions pour débattre du dossier des métiers lourds. La philosophie de base de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) n’a pas changé : « pour garantir le financement de notre sécurité sociale, nous devons appliquer la règle générale d’une carrière de 45 ans via la mise en œuvre du système à points. Ensuite, nous pouvons définir des exceptions sur la base de critères bien définis. Ne pas suivre cette chronologie, c’est mettre la charrue avant les bœufs. »
Et de poursuivre: « Si l’exception devient la règle, tout le monde exerce un métier lourd. Il est dès lors important de s’en tenir au cadre convenu: ainsi, des discussions auront lieu au sein du Comité national des pensions sur la base de quatre critères « possibles ». En sachant que nous ne sommes pas encore parvenus à un accord en ce qui concerne la ‘charge émotionnelle’ et le ‘risque de sécurité accru’. Nous devons par ailleurs respecter les limites budgétaires fixées par le gouvernement fédéral et tenir compte d’autres régimes existants pour les métiers lourds, comme les emplois de fin de carrière et la prépension. Les trois quarts des personnes âgées de 60 à 64 ans bénéficient déjà de périodes assimilées, et donc inactives. Nous ne pouvons pas continuer à accumuler les régimes de faveur. »
La fédération patronale relève encore que la réforme des pensions reste une nécessité absolue, compte tenu du vieillissement de la population et de l’allongement de l’espérance de vie. « En moyenne, le travailleur belge quitte le marché du travail avant son 60ème anniversaire et les carrières se composent pour deux tiers de périodes assimilées, durant lesquelles on ne contribue pas à la sécurité sociale. Au regard de l’augmentation de l’espérance de vie et de la population des belges âgés de plus de 65 ans, il est essentiel de mener des réformes socioéconomiques visant à garantir la soutenabilité de notre modèle social. Nous voulons lancer un appel pour ne pas vider de leur substance, par des régimes en faveur des métiers lourds, les mesures prises dans le cadre de la réforme des pensions. Cela reviendrait tout simplement à repousser les factures vers les générations suivantes. Nous voulons continuer à débattre de ce dossier au sein du Comité national des pensions, en toute discrétion et dans le cadre convenu. »