Le temps consacré à la formation a diminué de près de 40% en 2020, une tendance inquiétante à l’heure où nos entreprises se transforment.

En 2020, le temps consacré à la formation a diminué de 39 % par rapport à 2019. Les plus fortes baisses ont été enregistrées en avril (-91%) et mai (-79%). Étant donné que le nombre de jours prestés n’a baissé que de 10%, les périodes d’inactivité (y compris le chômage temporaire) ne sont pas la cause principale de cette baisse.

Les chiffres du secrétariat social de Securex montrent que le nombre d’heures de formation a chuté de manière drastique au cours de l’année écoulée, mais également par rapport au nombre total d’heures travaillées. Le premier confinement a eu le plus grand impact, mais cette diminution s’est tout de même poursuivie durant l’automne. Frank Vander Sijpe, Director HR Trends & Insights chez Securex, y voit tout de même des éléments positifs : « La crise liée au coronavirus a été un catalyseur pour la numérisation de la formation. 2021 offre la possibilité de rattraper ce retard : les prestataires, les employeurs, les employés et les formateurs doivent rapidement s’adapter au ‘new way of learning’. »

La formation des employés a beaucoup souffert de la crise liée au coronavirus l’année dernière. En effet, les employés ont suivi beaucoup moins de formations. C’est lors du premier confinement que la baisse a été la plus importante, selon les chiffres de Securex, qui a analysé les heures de formation de 211.171 salariés dans 28.234 entreprises privées.

En 2020, les mois d’avril et mai ont connu la baisse (respectivement -91% et -79%) la plus importante par rapport à l’année précédente. En août et septembre, les formations se sont légèrement redressées mais durant l’automne, le nombre d’heures de formation a de nouveau diminué, toutefois de façon moins radicale que lors de la première vague cette fois.

L’explication de Guillaume Bosmans, expert HR research chez Securex, réside dans le fait que les prestataires de formation ont dû adapter, de façon inattendue (et accélérée), leur offre de formations dites classiques à des formes d’enseignement hybrides ou numériques : « Les organismes de formation n’étaient pas suffisamment préparés à convertir leurs cours en enseignement numérique à distance. Une période de reprise a suivi durant l’été, durant laquelle des formations en groupes plus restreints ont pu avoir lieu la plupart du temps. A l’automne, lors de la deuxième vague, le nombre d’heures de formation a de nouveau diminué, mais de manière moins radicale qu’au printemps. Entre-temps, de nombreuses formations avaient déjà vraisemblablement recours aux formats d’apprentissage hybrides ou entièrement numériques. »

Une opportunité pour des initiatives supplémentaires

Depuis le 1er janvier 2021, les employeurs qui améliorent les compétences de leurs employés par la formation ont droit à un nouvel avantage fiscal s’ils remplissent certaines conditions. Cet avantage s’élève à 11,75% du précompte professionnel qui doit être payé sur la rémunération totale imposable de tous les employés qui ont suivi la formation.

Iris Tolpe, Partner HR Consulting chez Securex, apporte quelques éclaircissements aux employeurs : « Les avantages fiscaux qui encouragent les employeurs à organiser des formations pour leurs collaborateurs ne sont certainement pas négligeables : c’est pourquoi il est d’autant plus important de rattraper en 2021 les formations manquées l’année passée. En effet, les avantages fiscaux sont calculés sur l’année au cours de laquelle la formation en question est achevée. Ainsi, les prestations pour une formation démarrée l’année dernière ne peuvent pas être réclamées tant que la formation n’est pas terminée. »

En Wallonie et à Bruxelles, les organismes publics chargés de dispenser les formations professionnelles se sont adaptés aux mesures liées à la COVID-19 prises par les gouvernements, et ont introduit des programmes d’e-learning lorsque cela était possible. Les gouvernements wallon et bruxellois n’ont cependant pas fourni de directives aux organismes publics et aux entités privées pour introduire l’e-learning dans les formations. Actuellement, il n’existe pas de plan gouvernemental ou de débat parlementaire sur l’introduction de l’e-learning comme conséquence de la pandémie de la Covid-19.

Les mesures gouvernementales visant à encourager la formation sont une compétence régionale, de sorte que Securex salue les initiatives des gouvernements wallon et bruxellois, mais il est encore possible de faire beaucoup plus, estime Iris Tolpe de Securex : « Outre les initiatives actuelles, des mesures supplémentaires peuvent certainement être prises, que ce soit dans chacune des Régions. Par exemple en Flandre, les chèques formation ne peuvent toujours pas être utilisés pour la formation numérique, alors qu’il existe une demande en ce sens tant de la part du Parlement flamand que du SERV (Sociaal-Economische Raad van Vlaanderen). »

 

Source : l’échantillon comporte 28.234 entreprises et 211.171 travailleurs du secteur privé belge. Les résultats sont indicatifs et basés sur les données du secrétariat social de Securex. Les employeurs peuvent encore apporter des corrections dans les semaines à venir, mais les chances de disposer de ce type de données sont très faibles.

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