68 % des travailleurs disent ne pas constater de pertes d’emploi à la suite de la robotisation dans l’organisation qui les occupe. 1 sur 4 s’attend à ce que la numérisation et la robotisation rendent le travail plus intéressant. Cependant 1 sur 6 craint une perte d’emploi dans les 5 ans à venir. Enfin, en règle générale, 6 Belges sondés sur 10 estiment qu’ils presteront aussi bien dans les 3 à 5 ans.
Presque sept Belges sur dix ne voient pas de pertes d’emploi dues à la robotisation ou la numérisation. C’est ce qui ressort d’une enquête biennale à grande échelle auprès de 1700 travailleurs effectuée par l’entreprise de services RH Acerta. 68 % des travailleurs n’ont pas encore vu d’emplois disparaître en raison de l’arrivée de robots et d’ordinateurs. Ceci peut expliquer pourquoi le Belge porte un regard positif sur l’avenir : en règle générale, 60 % des Belges sont persuadés qu’ils presteront « aussi bien qu’aujourd’hui dans les 3 à 5 prochaines années ». 58 % d’entre eux sont même convaincus qu’ils auront toujours leur place dans leur emploi actuel. Une minorité de 8 % craint pour son emploi sur le court terme à la suite de la numérisation et de la robotisation. En outre, 16 % des sondés pensent que leur emploi va disparaître dans les 5 prochaines années à cause de la numérisation et de la robotisation.
Les travailleurs estiment que l’impact de la robotisation et de la numérisation sur leur emploi est encore assez restreint. La majorité des employeurs prévoit que l’impact de l’introduction de nouvelles technologies sera bien plus conséquent sur les emplois disponibles dans les 5 prochaines années.
L’an dernier, il est ressorti de la enquête d’Acerta auprès de 469 CEO et membre de la direction de petites, moyennes et grandes entreprises que près de 50 % d’entre eux s’attendaient à des pertes d’emploi de 5 à 10 % dues aux nouvelles technologies. À l’opposé, 79 % des employeurs s’attendent à devoir partir à la recherche de nouveaux collaborateurs dans les 5 ans. Ils voient la hausse de la production comme l’une des causes de cette prévision, mais estiment également que la demande de nouvelles compétences spécifiques rendra le recrutement nécessaire.
La robotisation rend le travail plus intéressant, mais plus stressant.
Même si 68 % des travailleurs ne voient pas encore d’emplois disparaître, ils constatent tout de même un impact négatif de la robotisation sur leur carrière. La principale crainte liée à la robotisation est une augmentation du stress : 34 % des travailleurs prévoient un impact négatif dû au stress sur le court terme, 39 % s’attendent à ce que cette hausse apparaisse dans les 5 prochaines années. Les réactions sont moins négatives quant au contenu de l’emploi : 29 % des travailleurs s’attendent à ce que la robotisation rende le travail plus intéressant. Parallèlement, 25 % d’entre eux craignent que leur emploi devienne moins intéressant à cause de l’impact grandissant des robots et des ordinateurs.
Olivier Marcq, Juriste : « Personne ne part du principe que c’est “business as usual”. Personne ne nie le fait que les emplois et le marché du travail changent. Et comme toujours lorsqu’il s’agit de changements, les réactions diffèrent. Parmi les travailleurs, les réactions sont plutôt positives et dans l’expectative. Ceci peut s’expliquer par le fait que, contrairement aux employeurs, les travailleurs ne doivent pas déjà réagir concrètement – c’est du moins ce qu’ils croient. Et si réaction il doit y avoir, les travailleurs s’attendent à ce que celle-ci vienne de l’employeur. Ils ont confiance qu’ils pourront s’adapter et qu’ils disposeront du temps nécessaire pour le faire. Pour leur part, les employeurs devront être plus activement impliqués dans le rematching des employés tout au long de leur carrière ».
L’initiative des formations doit venir de l’employeur.
59 % des travailleurs sondés sont conscients qu’ils devront acquérir de nouvelles connaissances et compétences pour survivre sur un marché du travail numérisé. Les travailleurs s’attendent à ce que leur employeur prenne les initiatives nécessaires et s’occupe de leur formation. 63 % sont confiants que leur employeur leur proposera les formations nécessaires pour pouvoir affronter le marché du travail numérisé. Toutefois, 52 % des travailleurs sondés pensent qu’ils devront aussi investir dans leur formation pour pouvoir suivre la robotisation et la numérisation.
Olivier Marcq : « Si nous comparons notre enquête travailleurs et notre enquête employeurs, nous pouvons conclure les éléments suivants : plus l’on est concerné par l’avenir de l’organisation – ce qui sera plus le cas de l’employeur que du travailleur – plus l’évaluation de l’impact de la quatrième révolution industrielle est importante. Dans ce marché du travail en rapide évolution, où les fonctions ont aujourd’hui déjà une date de péremption limitée, il est nécessaire de réexaminer régulièrement le contenu d’une fonction afin de mouler les talents. Après le matching initial à l’embauche, il faudra continuer de rematcher, une initiative qui, dans un monde idéal, émane aussi du travailleur. Il sera également crucial de continuer à se former, à l’initiative des deux parties, pour pouvoir évoluer dans ce nouveau monde du travail. »
Source : Acerta – À propos des chiffres – Les données sont issues de l’enquête biennale effectuée par ACERTA auprès de 1700 travailleurs et est le pendant l’enquête biennale d’ACERTA auprès des employeurs. Cette enquête a été effectuée par le bureau d’enquête Indiville.