Déjà la rentrée avec une inflation explosive, des faillites annoncées et de nombreuses réorganisations en vue… L’avenir immédiat ne semble pas hyper prometteur. Après 30 mois de pandémie, un conflit international qui plombe notre pouvoir d’achat et le réchauffement climatique qui nous fait savoir que ce n’était pas une plaisanterie, les économistes nous promettent une rentrée sociale plutôt ‘caliente’… Il ne fait aucun doute que les RH seront au coeur de ce futur proche qui va une nouvelle fois bousculer les équilibres individuels et collectifs. La mission clé dont ils seront investis: maintenir la confiance des collaborateurs envers leurs entreprises et les convaincre que leur implication quotidienne est bel et bien utile!
Nous avons besoin de raisons d’y croire. Pour certain.e.s d’entre nous, besoin même d’une raison de se lever le matin et de se plonger dans le travail. Lorsque le contexte est aussi ‘difficile’ que celui que nous décrivons aujourd’hui, il devient nécessaire de transmettre du sens mais aussi voire surtout de l’énergie à nos collègues. Développer une argumentation à la fois simple et inspirante fait partie des compétences essentielles d’un People Manager, quel que soit son niveau de responsabilité.
Question donc : quels sont les leviers qui peuvent être activés aujourd’hui afin de partager ces fameuses raisons d’y croire? Voici trois propositions, comme vous en aurez pris l’habitude désormais.
1. L’aventure collective.
Revenons aux fondamentaux. C’est bien de cela dont il s’agit au quotidien: choisir d’être un travailleur au sein d’une entreprise, c’est aussi décider de se joindre à d’autres personnes et à réaliser un ou plusieurs projets ensemble. Le terme ‘aventure’ sonne peut-être de façon un peu dérangeante mais au fond, il se pourrait qu’il soit bel et bien adapté à la réalité du terrain… Car les comportements humains sont souvent surprenants voire imprévisibles. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le People Management et les RH sont des disciplines sacrément intéressantes! C’est dans le collectif que se produisent les plus belles réussites… et les échecs les plus cuisants.
2. Une différence concrète pour celles et ceux qui souffrent.
C’est précisément lorsque les temps sont durs que l’entreprise peut faire une différence concrète dans la vie des individus qui la composent. Aider les personnes à sortir de situations personnelles compliquées reste sans aucun doute une des missions que les employeurs peuvent (doivent) prendre en charge, parce qu’ils sont de plus en plus seuls à avoir la capacité d’agir. Le rôle sociétal des entreprises s’inscrit désormais non seulement dans leurs manuels des bonnes pratiques souhaitables, mais aussi dans leurs priorités quotidiennes en vue d’assurer une intégration réussie dans leur écosystème. Chaque travailleur a de façon légitime besoin de savoir et de sentir qu’elle ou il sera soutenu.e en cas de pépin ou pire. Cela va peut-être à l’encontre des théoriciens qui prônent l’adaptabilité dans un environnement VUCA. Et alors? L’insécurité ne génère que rarement une dynamique positive (de type mobilisation générale). Dans la plupart des cas, elle provoque davantage des comportements attentistes voire de l’immobilisme. Offrir un cadre rassurant pour les personnes qui oeuvrent au quotidien dans nos organisations fait partie aujourd’hui des principes de base à respecter.
3. La quête de la performance, clé de l’épanouissement.
Il y a tellement à faire ! Le volume de travail à réaliser afin d’améliorer l’efficacité de nos organisations est énorme. Chaque jour, les entreprises et leurs travailleurs souffrent de la difficulté d’atteindre des objectifs souvent simples à atteindre. Lenteurs, incompréhensions, mauvaises volontés… Les explications sont nombreuses et variées. Elles sont par ailleurs subies comme si nous n’y pouvions rien changer. Nous voyons ici un rôle essentiel à jouer, bien sûr pour chaque dirigeant.e d’entreprise mais aussi pour tout professionnel RH qui se respecte : il faut cultiver le refus du renoncement. Rejeter l’abandon. En clair, et pour ceux qui n’aiment pas les doubles négations: à nous de lever les freins et toutes ces foutues procédures absurdes qui empêchent d’aller droit au but.
Peu importe finalement que les situations clairement inefficaces et le manque de coopération soient la cause ou la conséquence du contexte économique difficile que nous rencontrons. Ce qui compte au final, c’est l’énergie et l’intelligence que nous mettons au service des autres. Rien d’autre.
Jean-Paul ERHARD